Bibliographie des thèses soutenues sur Aragon (1972-2010)

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Bibliographie des thèses sur l’œuvre d’Aragon

(1972-2010)

La liste des thèses soutenues après 2010 et leurs résumés sont lisibles sur la page suivante : cliquez ici.

Ordre chronologique inversé
En l’absence de toute indication, il s’agit de thèses « nouveau régime »
La plupart des résumés proviennent du fichier national des thèses (Nanterre – « Doc-thèse ») et ont été rédigés par les auteurs.

Dernière mise à jour: 19 avril 2019 – Merci de signaler tout oubli à :
Corinne Grenouillet

Des liens renvoient aux thèses en ligne (sur ce site ou ailleurs).

– 2008. Métaphore et surréalité chez Aragon (Nahed EL HAMDI. Dir. Jean-Yves Debreuille. Université de Lyon II

L’étude de la métaphore dans les œuvres poétiques et surréalistes d’Aragon se propose d’analyser les différents modes d’emploi de la figure chez cet auteur, et permet à l’occasion de prouver son originalité vis-à-vis de la théorie surréaliste, mais aussi par rapport à ses textes de la période post-surréaliste. Il s’agit de démontrer que la métaphore n’est plus seulement une esthétique, mais un mode de construction du texte d’Aragon.

A cet effet, le travail s’est articulé sur trois parties. Tout d’abord, l’étude syntaxique avait permis de rendre compte, dans un premier chapitre, des principales particularités syntaxiques du mécanisme métaphorique. Ce qui met en valeur le rôle considérable que joue la syntaxe dans la construction de la figure. Quant au deuxième chapitre, il s’intéresse à l’ensemble des relations que la métaphore entretient avec les autres figures, pour réaliser un énoncé poétique. La deuxième partie est consacrée à une analyse contextuelle. Ce type de rapports entre la figure et le contexte se manifeste, dans un premier chapitre, à travers une corrélation entre la nature du cadre contextuel et l’étendue du processus métaphorique. Le deuxième chapitre est réservé à démontrer que la métaphore contribue à élaborer un énoncé global, en fonction du genre auquel il appartient. La troisième partie s’intéresse, d’une part, à la réception de la métaphore d’Aragon par le lecteur. Dans le deuxième chapitre, une analyse thématique met en valeur une nouvelle vision qu’Aragon offre du monde réel, d’abord, grâce à la métamorphose, réalisée suite à une fusion du réel et du surréel, mais aussi en regroupant ses figures en plusieurs thèmes récurrents.

Mots clés :
Métaphore et surréalisme, image surréaliste, Aragon surréaliste

Pour lire cette thèse en ligne sur le site de l’Université de Lyon II

– 2007. Le Mentir-vrai de l’engagement chez Louis Aragon romancier, des Cloches de Bâle à Servitude et grandeur des Français (Okri Pascal TOSSOU. Dir. Jacques Migozzi. Université de Limoges)
Le Mentir-vrai est une expression inventée par Aragon pour exprimer sa vision de l’écriture romanesque, conçue comme dévoilement du réel par la fabulation. Mais dans cette étude, la notion est appliquée à sa pratique de l’engagement entre 1934-1945, dans le Monde réel a priori consacré au réalisme socialiste, et Servitude et grandeur des Français. Vu la spécificité de cette séquence historique riche en tensions qui interpellaient le champ littéraire, ce travail s’intéresse à la gestion de l’alliance potentiellement oxymorique entre mentir-vrai et réalisme, pour analyser les jeux et le je de l’écrivain, où se « combattent » en fait ses identités scripturale, idéologique et patriotique. L’étude en trois parties dégage les inflexions d’une trajectoire scripturale hétérogène : Aragon demeurera longtemps fidèle à une scénographie auctoriale du néoconverti certes, mais avec des débordements et/ou « actes manqués », les « effets de texte » contrariant éloquemment les « effets de thèse ».

Pour lire cette thèse (soutenue le 23 janvier 2007) en texte intégral :
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Abstract in english
« Le Mentir-vrai » is an expression invented by Aragon to express his vision of the romantic writing, conceived like revealing the reality by fabulation. But in this study, the notion is applied to its practice of engagement between 1934-1945, in the Monde réel devoted to socialist Realism, and Servitude et grandeur des Français. Considering the specificity of this historical sequence rich in tensions which challenged the literary field, this work is interested in the management of potentially oxymoric link between « Le Mentir-vrai »and realism, in order to analyze the plays and the first person narrative, where his scriptural, ideological, and patriotic identities clash. Divided in three parts, the study focuses on the inflections of a heterogeneous scriptural trajectory : Aragon remained certainly a long time faithful to a neoconvert author ofscenography, but with overflows and/or « parapraxes », « effects of text » eloquently opposing the « effects of thesis ».

– 2005. Aragon et la culture arabo-andalouse. Le Fou d’Elsa, des sources aux métamorphoses (Maher Al Munajjed. Dir. Yves Chervel, Université de Paris IV)
Cette thèse, qui est une étude comparative d’une œuvre appartenant à des domaines culturels différents, étudie Le Fou d’Elsa à travers ses rapports multiples et complexes avec la culture arabo-andalouse. D’une part en expliquant le contenu des sources exploitées dans leur version arabe d’origine ainsi que dans leur traduction française utilisée par Aragon, le but étant de connaître les éléments qui agissaient dans le laboratoire intellectuel du poète au moment de l’élaboration de l’œuvre. D’autre part, en étudiant comment Aragon a assimilé les éléments en question et comment il les a employés et métamorphosés. Les rapports du Fou d’Elsa à la culture arabo-andalouse sont traités à partir de cinq domaines culturels : littéraire, historique, philosophique, religieux et mystique. La thèse met l’accent sur les évolutions, les métamorphoses, le devenir des thèmes que la culture arabo-andalouse a inspirés à Aragon. L’historique du Le Fou d’Elsa aux yeux des chercheurs, Grenade et sa chute à travers les littératures, l’histoire de Grenade dans Le Fou, la poétique comparée qui étudie des éléments de littérature arabe exploités par Aragon (les deux Fous aragonien et arabe, les genres littéraires, les formes poétiques et la prosodie comparée), la philosophie arabo-andalouse dans Le Fou représentée par Avicenne, Averroès et Ibn Hazm, les doctrines politiques et religieuses, la mystique à travers les rapports complexes qu’entretient Aragon avec Ibn ‘Arabî et Hallâj qui dévoilent la conception de l’amour dans Le Fou. sont les thèmes majeurs de cette thèse, thèmes qui analysent particulièrement comment Aragon exploite cette culture étrangère, quel rôle a joué celle-ci dans la construction du Fou et comment les éléments de cette culture ont été métamorphosés et transfigurés. En savoir plus sur cette thèse

– 2004. La condition masculine dans le roman français de l’entre-deux-guerres : le temps des vacillements (Marjolaine Forest. Dir. Serge Gaubert, Université Lumière, Lyon II)
Deux parties de cette thèse sont consacrées à Aurélien « homme fragile » et « hommme souffrant ».
Pour lire cette thèse en texte intégral, cliquer ici

– 2004. Le Fou d’Elsa de Louis Aragon : vérités poétiques et vérités historiques. Intertextualité, interculturalité (Abdelhakim Mahdi. Dir. Nabile Farès, Université de Grenoble, Littérature comparée)
L’encodage et le décodage de l’écriture de la poésie chez Louis Aragon dans Le Fou d’Elsa sont fondés sur l’interculturalité. Il s’agit de faire dialoguer poétiquement l’orient et l’occident sur le thème de l’amour fou, à partir de la légende arabe de Majnoun Layla (Le Fou de Layla) et de l’âge d’or andalous. Louis Aragon dira lui-même que « la poésie arabe est le plus souvent l’illustration d’un commentaire en prose ou d’un traite de poétique » (Le Fou d’Elsa, poème, Éditions Gallimard, 1963, p. 16). La visée poétique donc de Louis Aragon est en quelque sorte de réécrire un corpus poétique (poème et prose) arabe et d’opérer son transfert dans sa propre langue à lui. A ce niveau, nous essayons de dégager du Fou d’Elsa les règles de réécriture qu’il s’est imposé et d’étudier leur fonctionnement et leur variabilité. Nous nous intéresserons ensuite aux mots arabes qu’Aragon utilise dans son texte et verrons quels contextes syntagmatique, sémantique et sémiotique il leur donne. Il est évident que le méta texte dans ce sens est d’une importance capitale dans la mesure où le mot étranger, hôte de la langue française, ne va pas sans une réflexion d’une langue sans/dans l’autre. Enfin, nous nous consacrerons à l’étude de l’intertextualité, à savoir comment le texte de Louis Aragon marie deux poétiques occidentale et arabe et gère un certain nombre de procédés d’écriture et de réécriture afin d’élaborer un texte à cheval sur deux civilisations qui se reconnaissent et communiquent dans l’écart.

– 2003. Des obsessions à l’incantation, Aragon créateur (Marie-Christine Marchasson-Mourier. Dir. Stéphane Hirschi, Université d’Artois
Démembré, éviscéré, écorché, Aragon se sait un masque posé sur le vide identitaire. Il se vit troué et marqué de la contingence absolue. L’écriture est la possibilité qu’il se donne consciemment de se créer comme sujet. La création lancée à partir d’un certain rapport au langage des objets est le relais de l’invention d’un jeu d’enfant créant un submersible pour aller au pôle Nord. L’identité ainsi conquise est identité de sable ou de neige. Dans cet acte créateur la figuration Elsa est essentielle comme ressort de la production poétique ; elle se fait par la création d’une présente absente. Les textes installent cette inatteignable présence. Ils se lancent à partir de la limite, de l’ « entre » ainsi créé. La figuration Elsa permet l’expansion de l’instant, la sortie toujours provisoire du trou de l’identité ; c’est sous cette figuration qu’elle est le nouveau pôle Nord du jeu.

Dismembered, quartered, eviscerated, Aragon knows he is but a mask placed on the emptiness of the identity. His life is full of blanks and bearing the mark of absolute contingency. Writing is his self-given conscious opportunity to create himself, continuously, as subject. The creation, launched from a certain kind of relationship to the language of objects, relays the invention of a childhood game creating a submarine to go to the North Pole. The identity thus conquered is an identity of sand or snow. Within that creative act, Elsa’s figuration is essential as the spring of poetic production; it is done through creating a present absentee. The texts set up the unreachable presence. They start out from the limit, the « in-between » thus created. Elsa’s figuration allows the expansion of the instant, allows the forever provisional exit from the blank of the identity; it is as that figuration that she is the new North Pole of the game.
Pour lire cette thèse en ligne sur ce site

– 2003. « Ce théâtre que je fus que je fuis » : la théâtralité dans l’œuvre dernière de Louis Aragon (1953-1981) (Marjolaine Vallin. Dir. Dominique Viart, Université de Lille III)
Toute l’œuvre de Louis Aragon trahit la tentation du théâtre mais c’est le corpus retenu (1953-1981) qui l’actualise dans toute sa diversité et la rend signifiante. Le théâtre s’y inscrit d’abord comme mode, dramatisant la forme comme l’écriture, mais le théâtre aragonien est avant tout métaphorique et se traduit par la pluralité du sujet, la présence de figures du double, une intertextualité dramatique essentiellement mythique et tragique et un imaginaire baroque. Cette théâtralité permet à Aragon à la fois de s’inscrire dans son siècle et son époque – marquant ainsi sa modernité -, de renouer avec son passé surréaliste, enfin de réaliser certains aveux grâce aux pouvoirs cathartiques du théâtre. Pourtant, ni les causes du recours au théâtre ni l’interprétation de celui-ci ne se laissent cerner facilement en raison de leur plurivocité. Le théâtre est pour Aragon un miroir ou un masque, un refuge ou le signe de sa perte identitaire et de sa folie. Cette thèse, remaniée, est parue sous le titre : Louis Aragon, la théâtralité dans l’œuvre dernière : « Ce théâtre que je fus que je fuis » aux éditions de L’Harmattan, 2005. Lire la note de lecture d’Hervé Bismuth Lire le compte-rendu de Patricia Principalli

-2003. La Metáfora en la poesía de Louis Aragon (Pere Solà Solé. Dir. Ànges Santa Bañeres), Universitat de Lleida (España)
La tesis estudia la metáfora en la poesía de Aragón y analiza, desde una pespectiva semántica su mecanismo. Se hace una breve referencia al marco general de la comunicación y se destaca el esfuerzo de Aragón por conseguir una adecuación dialéctica entre la forma y contenido. Se estudían los conceptos de la connotación y de la denotación así como el significado y su análisis.
Se realiza el estudio del lenguaje poética de Aragón con el propósito de señalar, desde una óptica lingüística, algunos de sus recursos fónicos, morfológicos, sintàcticos y semánticos. Se remarca la distinción entre comparación y metáfora, tanto en el nivel formal como semántico. Se exponen las diversas teorías de la metáfora y se justifica la elección de la teoría interactiva. Con ejemplos extraïdos de toda la obra poétia de Aragón se propone un modelo descriptivo basado en la naturaleza de los términos que intervienen en las manifestaciones metafóricas y las relaciones sintácticas que se crean entre ellos. De ahí la distinción entre metáforas nominales, verbales y adjetivas. Entre las primeras se distinguen aquellas que implican una identificación, una clasificación o una caracterización. Se afirma que las metáforas verbalese gravitan en torno al verbo y las relaciones que se originan entre los significados afectados manifiestan una incidencia del metaforizante sobre el metaforizado. En las metáforas adjetivas se señalan que la relación sintáctica implica una caracterización. La referencia al contexto personal del poeta y al momento histórico en que se escribieron los versos permiten explicitar los mecanismos de algunas metáforas estudiadas.
Lire la thèse complète, en espagnol, sur le site de l’Université de Lleida

– 2002. Les Pouvoirs de la littérature. La prose narrative de Louis Aragon de La Défense de l’infini aux Cloches de Bâle (1923-1934) (Franck Merger, Dir. Henri Godard)
Le passage du surréalisme au réalisme socialiste dans la prose narrative d’Aragon entre 1923 et 1934 – comprenant La Défense de l’infini, Le Paysan de Paris, Les Cloches de Bâle – est souvent présenté par la critique comme l’adoption du roman et du réalisme. Cette étude se propose de montrer que la question du roman et du réalisme est mal posée. Il importe davantage de voir que les trois textes de « passage » mettent en œuvre une réflexion non pas tant sur la représentation du réel que sur l’action réciproque et modélisante de la littérature et du réel, cela dans tout le corpus. En revanche, les moyens de briser la boucle changent avec le passage au communisme : auparavant, les textes visent à susciter une lecture active et créatrice qui permette au lecteur de rompre avec des schémas littéraires et politiques stéréotypés ; Les Cloches de Bâle, elles, répudient la poétique surréaliste antérieure, vue comme modélisante elle aussi, et cherchent à pousser le lecteur à agir sur le réel.

– 2002. Le Réalisme socialiste en France (1934-1954) (Reynald Lahanque, Dir. Guy Borreli, Université de Nancy II). Thèse pour le doctorat d’État.
Cette thèse a pour objet l’histoire de la transposition française du réalisme socialiste, sur le double plan du discours et des œuvres. Louis Aragon en est l’acteur principal, c’est lui qui, dès le congrès fondateur de l’Union des écrivains soviétiques en 1934, engage le pari d’en inventer une traduction adaptée à l’héritage littéraire et au contexte social de la France. De 1934 à 1939, il n’est pas entendu, mais il écrit les premiers romans du « Monde Réel ». La référence au réalisme socialiste s’estompe entre 1939 et 1947, mais des écrivains communistes donnent des œuvres engagées, poèmes de la Résistance, puis romans militants. C’est dans le contexte de l’affrontement idéologique de la guerre froide et du jdanovisme que s’écrit, de 1947 à 1954, une abondante « littérature de parti », sous le signe du réalisme socialiste. Les œuvres les plus importantes sont les cycles romanesques de Pierre Daix, Classe 42, d’André Stil, Le Premier Choc, et d’Aragon, Les Communistes.
Mots clés : Aragon, Daix, Stil, réalisme socialiste, roman politique, réalisme, roman à thèse, engagement, intellectuel communiste, communisme, parti communiste français, jdanovisme.
En savoir plus sur cette thèse et la lire en ligne

– 2002 Faire œuvre : le problème de l’invention dans l’œuvre d’Aragon (Édouard Béguin, Dir. Jean-Yves Debreuille, Université Lyon-Lumière)
Les études réunies ici forment ensemble une introduction à la poétique aragonienne de la réinvention. Travaillant à défaire l’insularité du texte littéraire pour refaire de celui-ci une activité de langage transformatrice intervenant dans la réalité historique et sociale, Aragon élabore son œuvre en réponse à l’exigence de réinventer l’invention même. L’écrivain affronte cette exigence en en faisant à la fois le problème même de l’œuvre à faire, et le principe constitutif du fonctionnement de l’œuvre faite. La réinvention devient ainsi la formule d’un nouvel art de faire oeuvre, l’œuvre réalisée se donnant à lire comme le moyen de continuer le travail de réinvention qui l’a mise au jour. Les trois parties de notre ouvrage tentent de faire percevoir cet art de réinventer à l’œuvre, aux prises avec la pensée et la pratique traditionnelles de l’invention et les transformant. On montre d’abord comment la reconnaissance de l’historicité de l’écriture amène Aragon à redéfinir l’identité d’écrivain et à repenser l’acte d’écrire, puis comment le texte aragonien travaille à transformer l’activité du lecteur, et enfin comment l’écrivain déconstruit le statut traditionnel des oeuvres complètes tel que le détermine la fonction-auteur. Notre conclusion indique l’un des effets majeurs de la poétique aragonienne : en donnant une pertinence renouvelée à la question traditionnelle de l’œuvre, elle remet en cause nos représentations de la modernité littéraire. En savoir plus sur ce travail

– 2002 Le Fou d’Elsa de Louis Aragon : une sensibilité arabe recréée (Marie Nassif Debs, Dir. Suzanne Ravis, Université de Provence).
« Qu’est-ce qu’un Français sait de l’histoire de l’Egypte, de la Tunisie, de l’Algérie, du Mali, du Soudan ou de l’Espagne musulmane tout simplement ? ». Cette question qu’ARAGON (Louis) s’était posée en 1964, un an après la parution du Fou d’Elsa, nous a poussée à chercher, au-delà du titre emprunté à la légende du Majnûn de Layla, si le poète a vraiment tenté de « connaître » la culture arabe.
La première découverte que nous avons faite est que pour bien saisir l’apport de la culture arabe, Aragon s’était constitué une bibliothèque vaste et diversifiée contenant des livres arabes traduits et d’autres (français ou espagnols) parlant des différents pays du « Dâr al-Islâm ». Livres de poésie, de mysticisme, de philosophie, de religion, d’exégèse et d’histoire… etc. qui révèlent leurs trésors à travers Le Fou d’Elsa par une sensibilité arabe recréée, tant au niveau du fond, des thèmes, que de la forme. En effet, nous découvrons au fil des pages l’importance de l’influence arabe. Nous la trouvons, d’abord, dans l’expression d’une certaine conception amoureuse qui se rapproche de celle des poètes ‘oudhriyyîn, tel Jamîl, et des grands maîtres du soûfisme, dont Ibn-Hazm et Al-Hallâj. Nous la trouvons, ensuite, dans les pages concernant l’Histoire arabe, dans la description de Grenade qui symbolise, aussi, toutes les villes arabes, anciennes et nouvelles, depuis Bagdad et jusqu’à El-Djazaïr et nous découvrons que la Guerre d’Algérie, bien que presque absente, constitue, en fait, le déclencheur de l’écriture du poème. De plus, Aragon n’a pas oublié, dans sa recherche d’une solution aux problèmes de l’Existence et du Temps, de faire des allusions directes aux grands philosophes, tels Ibn-Rouchd et Al-Ma‘arrî, ou aux grands courants de l’Islâm, dont Al-Mou‘tazila, ou, encore, à la grammaire arabe, puisqu’il place son Fou d’Elsa sous le signe du « futur » qui n’existe pas…
Mais ce qui constitue la nouveauté essentielle du poème, c’est la forme arabe recréée, c’est la langue où nous avons trouvé des « dictionnaires arabes », où la prose s’est libérée des ses contraintes pour devenir saj‘ et où le chant domine ; un chant fait, surtout, de zajal, mais aussi, parfois, de zamra et conçu selon des mètres proches des vers ramal et kâmil…

– 2002 : Aux confins de la nostalgie et du devenir : l’Allemagne d’Aragon (Annick Jauer, Dir. Suzanne Ravis, Université de Provence).
Les multiples présences de la culture allemande à l’intérieur de l’œuvre d’Aragon sont le catalyseur et le révélateur de la position que l’auteur, en tant que sujet et en tant qu’acteur, souhaite adopter face au réel et à l’Histoire. L’Allemagne a d’abord été perçue par Aragon comme un pays mythique et idyllique et l’a formé, par ses philosophes, dans une perspective toute idéaliste. Lors de la première guerre mondiale et de l’occupation de l’Alsace puis de la Sarre par les troupes françaises qui s’ensuivra, Aragon fait l’expérience du réel. Et c’est l’Allemagne qui constitue le cadre de cette expérience, ce qui aura des conséquences importantes sur la perception future de l’Allemagne par l’écrivain. Dans les années 20, l’Allemagne représente pour lui un moyen de se révolter contre la société bourgeoise, conformiste et germanophobe. Le marxisme et l’attention portée à l’Allemagne réelle à travers les rencontres avec les révolutionnaires allemands exilés puis la guerre permettront à la charge mythique de ce pays d’être à la fois dépassée et réinvestie dans la mystique révolutionnaire puis les nécessités du combat.
À partir des années 50, le retour sur soi imposé par les compromissions de l’idéologie force Aragon à reconsidérer les causes et les origines de son destin et de ses aspirations. Il revient sur ses années de formation. Dans cette démarche, l’espace allemand, essentiel, va constituer le cadre dans lequel il va reconsidérer sa perception des mythes et du réel, et de leur articulation. Le sujet ne se livre à cette quête qu’à travers un constant évitement, la vérité ne pouvant de toute façon apparaître que dans un double mouvement de voilement/dévoilement. Il n’empêche qu’à travers l’Allemagne, le mythe est enfin clairement reconnu comme une nécessaire médiation du réel, même si c’est à la reconnaissance de la toute-puissance du réel, à travers celle de l’Histoire, que se livre tragiquement le sujet.
Cette thèse remaniée a été publiée sous le titre L’Allemagne d’Aragon, Presses Universitaires de Provence, 2007. Lire le compte-rendu détaillé de Roselyne Waller

– 2000 Le Mythe ou la représentation de l’autre dans l’œuvre romanesque d’Aragon (Cécile Narjoux, Dir. Pierre Cahne, Université de Paris IV).
L’approche mythocritique suggérée par Aragon dans son dernier roman pour lire et lier son œuvre romanesque se révèle particulièrement efficace si l’on veut saisir la cohésion souterraine d’une œuvre plurielle et longtemps morcelée par la critique. Elle permet de montrer la cohérence des multiples représentations de l’autre, objet de la quête aragonienne. L’autre, incarnation du temps et du réel, demeure, inénarrable, malgré les diverses tentatives d’Aragon, qui correspondent à autant de modèles mythiques expérimentés. Le premier modèle, voulu et explicité par Aragon, définit l’autre comme extérieur à soi et menaçant. C’est la représentation antithétique du monde : le héros est suppose être victorieux de l’altérité et du temps. Il n’en est rien : il est toujours vaincu par le temps, le réel ou la femme. C’est la « grande aventure négative ». Le deuxième modèle, métaphorique, est latent : le héros tente de se fondre en rêve dans l’autre pacifié. Le conflit s’intériorise mais demeure : sous la grande mère se cache toujours Méduse. L’antithèse se fait oxymore, qui préserve la frontière infranchissable entre soi et l’autre. Ainsi le modèle mythique fondateur de l’œuvre, le troisième, doit faire appel à l’artifice comme objet de médiation – littéraire ou picturale – pour appréhender l’autre et s’en protéger. Alors, la pierre de l’œuvre pétrifié l’emporte presque sur le vivant visage de l’autre, nécessairement fugitif. L’unité dynamique de l’œuvre est celle du labyrinthe, architecture « ni vue ni prévue » par Aragon, et son centre absent est constitue de l’impossible adhésion de l’image de l’autre à celle de soi, préservant, par ce dialogue de sourd, l’œuvre du silence de mort. Notre thèse montre ainsi que par le mythe en général et celui du labyrinthe en particulier l’œuvre aragonienne organise sa représentation de l’autre, trouve sa cohésion et sa dynamique.
Cette thèse, remaniée, a été publiée sous le titre : Le Mythe ou la représentation de l’autre dans l’œuvre romanesque d’Aragon, L’Harmattan, 2002.

– 2001 Les Figures du sujet dans les dernières œuvres poétiques d’Aragon : Les Poètes, Le Fou d’Elsa (Élodie Burle, Dir. Suzanne Ravis, Université de Provence).
Cette thèse, qui s’interroge sur les figures du sujet dans les dernières oeuvres poétiques d’Aragon (Les Poètes et Le Fou d’Elsa) est composée de trois parties, suivies de trois annexes (un modèle linguistique d’analyse du discours littéraire et deux tableaux présentant un classement des personnages). Les oeuvres donnent à lire un sujet lyrique ambigu, entre fragmentation et unité. Dans une facture bigarrée, l’auteur complexifie les systèmes d’énonciation, de représentation et d’organisation propres au genre du poème. Les nombreuses instances et formes de la parole poétique abandonnent le discours à un “je” vacant. Après avoir défini le terme de sujet dans des acceptions linguistiques et poétiques, la première partie est consacrée à l’hétérogénéité constitutive du discours : entre fiction, lyrisme et métatextualité, les œuvres ouvrent une voie générique originale. Le sujet créateur s’y construit dans un dialogue ininterrompu avec son oeuvre et avec lui-même. Figure(s) d’auteur et personnages traversent le récit comme autant de masques du “moi” et comme autant de possibles incarnations de la voix. La deuxième partie les envisage dans leurs rapports à l’histoire et à la parole. Répartis en rôles et s’inscrivant dans des lignées traditionnelles (historiques, légendaires et poétiques) ils peuvent accéder au rang d´énonciateurs et devenir sujets. La troisième partie considère la rencontre de ces “figures-voix” dans l’interlocution représentée dans la fiction. Sous plusieurs formes, le dialogue littéraire apparaît comme un écho de la conversation différée avec les destinataires, Elsa et le lecteur. Dans cet espace d’échange que sont ces poèmes-sommes d’une fin de vie s’invente un sujet aragonien caractérisé paradoxalement par l’ouverture aux autres et la solitude.

– 2001 Antoine Vitez et Louis Aragon : une filiation revendiquée (Agnès Rey, Dir. Georges Banu, Paris 3).
La rencontre d’Aragon, son père spirituel, influence Antoine Vitez : sa création joue avec la mémoire et le temps, art de la démesure en effervescence permanente. Une filiation familiale tronquée le pousse à élaborer son œuvre poétique et théâtrale telle une mémoire en devenir dont l’invention continuelle est le moteur. Comme Aragon, il convoque sa mémoire, celle du monde et de la culture : nul refus du présent ou de l’avenir mais détour pour affronter le monde. Hommes pressés obsédés par la fuite du temps, ils plongent ainsi dans une ivresse créative, transformant le temps en personnage théâtral. Dans la filiation d’Aragon, les perturbations et les destructions du temps, les spectres dédoublés du vieillard hantent Vitez qui pense le théâtre en prisme de la mort. L’art devient alors le cœur de ses interrogations dans des spectacles testamentaires : hantise dynamique du temps et de la mort, témoin la pratique de la variation. Un mouvement perpétuel anime donc leur création, mue par l’invention et la recherche. Pratiquée par Aragon et Vitez des les années soixante, la technique de la déconstruction qui estompe la frontière entre théorie et pratique le prouve. Forgé par Aragon et adopte par Vitez, le concept du « mentir vrai » qui joue de l’intertextualité, de l’ambiguïté entre fiction et autobiographie et exacerbe le simulacre se révèle néanmoins une constante esthétique : artifice et théâtralisation exposent une démesure qui travestit la réalité. Tel Aragon, brassant la mémoire et le temps dans un mouvement continuel, Vitez pratique donc une esthétique du monumental, rêve prométhéen du grand œuvre.

– 2000 : Aragon et la littérature persane : introduction à la traduction du Fou d’Elsa(Najine Shahnaei, Dir. Suzanne Ravis, Université de Provence).
Aragon s’est intéressé, dès l’enfance, au monde oriental et a la littérature persane. Les textes, les documents indiquent que son intérêt pour la Perse a été constant et Le Fou d’Elsa, confirme par son contenu cette quête de l’Orient iranien. A la fois imaginaire et réel, cet Orient symbolise aussi pour Aragon le royaume de l’amour et de la poésie. Et, c’est pourquoi, comme d’autres grands écrivains occidentaux (Gœthe, Hugo, Nerval, Barrès, Montherlant, Gide), il s’est tourné dans Le Fou d’Elsa vers l’Espagne musulmane qui joue le rôle d’un substitut pour le monde oriental. Les éléments rassemblés visent a montrer l’influence de la littérature persane sur le poète français et cette œuvre. Mais, ici, “l’influence” signifie plutôt affinité, convergence spirituelle entre Aragon et les poètes persans. D’ailleurs, notre traduction en persan de nombreux fragments du Fou d’Elsa vise à confirmer cette correspondance-convergence. Si l’amour constitue le thème principal du Fou d’Elsa, ce choix rejoint celui de la littérature persane dont l’amour (mystique) est le fil conducteur. Après une période ou la réception d’Aragon en Iran fut dominée par une lecture idéologique et politique, c’est cette quête amoureuse et poétique qui est actuellement mieux connue et qui intéresse le plus le public littéraire.

– 2000 : La Voix du témoin dans les œuvres en prose de Louis Aragon (Luc Vigier, Dir. Suzanne Ravis, Université de Provence).
La saisie globale des proses de Louis Aragon permet ici d’explorer, à l’aide des concepts des penseurs du témoignage appliqués à l’analyse littéraire, les combinaisons sémiotiques élaborées par l’auteur à partir des circonstances historiques et des valeurs qui ont déclenché le recours à la voix du témoin. On prend tout d’abord acte de l’univers de signes textuels produits par les proses testimoniales efficientes de la période de Résistance en soulignant ce qui relie la mémoire aragonienne aux testèmes issus de l’expérience scripturale de son texte sur “Les Martyrs” où l’autorité même de l’écrivain se trouve confrontée au péril nécessaire de son effacement. La portée intratextuelle de la voix de guerre une fois établie dans les recueils politiques et certains romans tardifs, on fait apparaître l’idée d’une voix articulant la politique du “dire-vrai” à une poétique testimoniale récurrente, conditionnant certains testèmes ultérieurs de l’écriture romanesque. Dans un second temps, la problématique du témoignage de guerre dans le cycle du Monde Réel révèle cependant que l’intégration de la question du témoignage aux processus de la fiction est antérieure à la “césure” de février 1942 et trouve sa source en des conflits esthétiques propres à la “volonté de roman”. L’étude de quelques personnages “marqueurs” d’une expression et d’une théorie du témoignage fait apparaître, parfois au sein des proses romanesques classées parmi les plus idéologiques, une pensée évolutive des rapports de l’auteur aux “cadres” de la mémoire collective, par rapport auxquels le divorce se fait parfois criant, au point qu’on assiste, dans les derniers romans à une méthodique déconstruction des étapes cognitives du témoignage. Enfin, la survivance contraignant le sujet à se penser dans l’efficience testimoniale de l’autre, le témoignage de soi s’ouvre aux instances ontologiques de la mémoire dont L’Œuvre Poétique organise de manière testamentaire le dialogue.

– 2000: Construction d’un discours multiple et singulier: Le Fou d’Elsa de Louis Aragon (Hervé Bismuth, Dir. Suzanne Ravis, Université de Provence).
Cette étude a pour objet la construction discursive particulière, et à certains égards paradoxale, du Fou d’Elsa d’Aragon. L’écriture de ce “poème” élabore un discours à la fois “multiple” par la diversité de ses voix, des typologies textuelles utilisées et des cultures convoquées, et “singulier », aux deux sens de ce terme : dans cette écriture originale, unique dans l’œuvre d’Aragon, se précisent des traits déjà amorcés dans les oeuvres immédiatement précédentes, et qui deviendront définitivement ceux de l’écrivain au cours de sa dernière période, ouvrant ainsi la voie à de nouvelles définitions des genres romanesque et poétique.
L’étude d’un tel “poème” intègre forcément celles du discours qui l’introduit et du “Lexique et notes” final, nécessaires pour dégager la tension permanente de l’œuvre entre son opacité et sa cohérence. Participent de l’une et de l’autre ses divers métissages : intertextualité énonciative et littéraire, hétéroglossie et recours permanent à la traduction, à la citation et à la réécriture.
L’analyse de la construction de ce discours permet de pointer les enjeux d’un poème “à thèses” : notamment ceux de ses partis pris dans le champ de l’Histoire écrite, ceux d’une écriture “réaliste” d’un type nouveau, ceux d’un double discours de l’amour, discours amoureux et discours sur l’amour.
Une manière, une matière d’écriture, qui brossent le portrait d’un de nos derniers écrivains romantiques.
Cette thèse a donné lieu à deux livres
« Le Fou d’Elsa », un poème à thèses, ENS éditions, 2004. Lire un compte-rendu détaillé par Édouard Béguin
« Le Fou d’Elsa » d’Aragon : métissages linguistiques et discursifs, Éditions Universitaires de Dijon, 2007. Lire un compte-rendu détaillé par Corinne Grenouillet

– 2000 : L’Épreuve du livre. Présentation et représentation : l’expérience du lisible et du visible dans Henri Matisse, roman d’Aragon (Dominique Vaugeois, Dir. Francine Dugast, Université de Rennes II).
L’étude détaillée des paradoxes de la composition d’Henri Matisse, roman constitue le point de départ de la compréhension d’une œuvre qui multiplie et brouille à la fois les points de repères de toute construction accomplie dans l’acte de lecture. La notion d’identité textuelle, plus ouverte sur le versant de la lecture et les perturbations de la démarche interprétative, sera introduite en remplacement de celle d’unité. Le livre affiche l’ambivalence de toute délimitation rigoureuse de l’objet textuel et de son contenu, et nous conduit à faire l’expérience d’une hétérogénéité dynamique. Le lecteur est alors contraint de s’interroger sur la pertinence des catégories traditionnelles de la poétique, comme celle de genre ou celle de fiction.
L’analyse introduit la métaphore heuristique du cadre comme instrument de pensée d’une entreprise d’ouverture sur l’au-delà du texte, c’est-à-dire le visible, le monde, et permet de penser le projet comme une rééducation du regard qui appliquerait à la lecture la “leçon de Matisse”. La démarche mène ainsi à une définition du réel en jeu dans le livre, et à l’approfondissement de la conception de la tâche “réaliste” de l’écrivain. Le livre invite à une lecture phénoménologique d’un espace où présentation et représentation sont inséparables. La démarche herméneutique d’Henri Matisse, roman va alors de pair avec la création d’un espace livresque où s’établit une “relation critique”∑ du lisible et du visible, du peintre et du poète, qui cherche à établir le lieu commun des “producteurs de signes”.

Cette thèse remaniée a été publiée sous le titre L’Épreuve du livre : Henri Matisse, roman d’Aragon, édition du Septentrion, 2002.

Lire un compte-rendu détaillé du livre par Patricia Principalli

– 1999 : Le Malheur d’aimer ou l’origine d’une poétique du songe dans Aurélien et les derniers romans d’Aragon (Marie-Catherine Thiétard, Dir. Jacqueline Lévi-Valensi, Université de Picardie).
Le thème de l’amour, allié à ceux du temps et de la mort, introduit dans l’œuvre romanesque d’Aragon « une vague de rêves » et contribue au riche déploiement d’une poétique du songe, nourrie par l’imaginaire du romancier et par la vie réelle et rêvée des personnages. Très présente dans les premiers temps de l’histoire d’amour – période de renouveau et de cristallisations – la poétique du songe ou de la rêverie ne disparaît pas face à la réalité de l’amour vécu, mais révèle une autre de ses facettes, plus sombre. Dans cette phase de la relation amoureuse, le personnage aragonien fait l’expérience du « malheur d’aimer » – qui s’avère pour l’écrivain source d’écriture, de romans ou de songes – et découvre combien l’autre est insaisissable, changeant et destiné à rester pour une part inconnu, jusque dans l’amour charnel. Être de fuite, l’aimé(e) engendre le doute et la jalousie. A cela s’ajoutent la dimension parfois narcissique de l’amour, l’éventuelle fausseté des sentiments, ou encore la quête illimitée de l’absolu ou de l’infini. Toutes ces composantes du « malheur d’aimer » sont étudiées en liaison avec la conception aragonienne du roman. Une ultime phase de la relation amoureuse se dessine après la séparation ou la mort de la personne aimée. L’amour est alors embelli, magnifié par le souvenir, les rêves et la puissance recréatrice de la mémoire et de l’imagination, tandis que le passage du temps vient amplifier la poétique du songe. Aragon trouve ainsi, dans les joies et plus encore dans les souffrances de l’amour, l’un des fondements de sa création romanesque et l’origine d’une poétique variée et plurielle. Cette pluralité est a l’image de la diversité du roman aragonien, qui peut être envisagé comme recherche et moyen de connaissance de l’autre et de soi-même, comme « songe partagé » ou essai de dialogue avec l’être aimé, dans la quête même des mots que mène le romancier, ciselant peu a peu son « orfèvrerie de songes ». Cette thèse, remaniée est parue aux Presses Universitaires du Septentrion.

– 1997 : La Figure du père dans l’œuvre romanesque d’Aragon (Roselyne Collinet-Waller Roselyne, Dir. Suzanne Ravis, Université de Provence).
Le père d’Aragon, Louis Andrieux, organise la falsification de la filiation de son fils pour masquer sa naissance illégitime. Le secret sur l’origine et le mensonge du “théâtre familial” susciteront une écriture précoce qui les retournera positivement dans un mouvement salvateur de fabulation mimétique, “la volonté de roman ». L’œuvre entretient avec le secret des rapports complexes et profonds. La création littéraire permet la réparation d’un rapport au père problématique en le reversant sur le plan symbolique, par la construction d’un ordre émancipateur. A la non-reconnaissance du fils par le père répond l’exclusion du père hors de l’œuvre. Mais l’élimination ne peut empêcher l’intériorisation de la question paternelle qui fait retour dans le texte. Celle-ci, touchant à l’origine de l’individu, se règle dans la création littéraire, et fonctionne comme soubassement obscur des grandes crises créatrices. La thématique paternelle repérable à travers les personnages de pères ou un discours sur la paternité est surdéterminée par le rapport initial au père réel. Ses variations, qui tendent à faire la part du père, émanent aussi bien d’accidents du vécu que d’événements historiques, et affectent le contenu idéel et l’expression formelle. Elles s’inscrivent dans la vision du monde et les options esthétiques. Mais l’intégration de la figure paternelle déborde largement sa mise en intrigue romanesque. La question du père est cryptée dans d’autres configurations thématiques et des pratiques scripturales. Le contremonde créé est contaminé par le monde légué par le père. Dans la conception romanesque d’Aragon, l’imaginaire de la paternité de l’œuvre et le questionnement sur la création transposent les données originelles. L’écrivain se les réapproprie à travers des concepts originaux, tels le mentir-vrai (qui pourrait bien préfigurer l’auto-fiction), l’auto-engendrement, ou la création comme crime pour les transformer en source, matière et organisation d’une œuvre.
Cette thèse, remaniée, a été publiée aux Presses universitaires de Strasbourg en 2001sous le titre Aragon et le père, romans

– 1997 : Le Texte du temps dans Blanche ou l’oubli d’Aragon (Najibah Chennaf, Dir. Jean Levaillant, Université de Paris 8).
Dans Blanche ou l’oubli, le texte du temps s’édifie à travers trois axes : souvenir – imaginaire – oubli. Axes qui se développent selon des référents temporels appelés chronies. Celles-ci élaborent un crypto-texte. La ligne temps/écriture, elle, construit une combinatoire du rapport entre l’écriture et le temps : absence de l’écriture et écriture de l’absence, perte de l’écriture et écriture de la perte, celle aussi de la déconstruction et de la reconstitution d’un temps perdu, l’écriture et la mort ainsi que l’intime dialogue entre l’écriture et la vie. Limons autobiographiques, fiction, fantasme, culture, histoire, génèrent et sont générés par un imaginaire par lequel se pratique une sorte d’alchimie du réel. Le jeu entre réel et imaginaire va jusqu’à leur intrication, jusqu’à leur confusion. Les notions mêmes de réel et d’imaginaire sont remises en question. Quant à la dynamique historique chez Aragon, elle est basée sur un imaginaire utopique. Ce dernier se heurte à la loi d’entropie qui le déstructure. D’où la douleur de l’engagement dans une utopie inscrite dans l’inaccompli. Il y a aussi un jeu entre la mémoire et l’oubli avec une théâtralisation ou de multiples mémoires se confrontent et se mélangent. S’élabore ainsi à travers l’écriture une sorte d’espace feuilleté mémoriel ou un je, celui du scripteur, supra-mémoire, se place au milieu d’un oubli ricochant sur-lui-même, jouant avec la notion de l’oubli. Mais l’oubli n’est pas qu’une défaillance mémorielle, ses variations de sens sont multiples. Elles vont de l’assimilation de l’oubli à la mort, à son identification au temps arrêté. Aragon créé un champ conceptuel nouveau. Ainsi Aragon défie la logique linéaire, déconstruit ses instruments : principe d’identification, vraisemblance, mode binaire. Crypto-texte, empilements, nodosités, polysémie s’intègrent dans cette déconstruction qui tend à faire du roman une machine à modifier l’homme.

– 1997 : Littérature et peinture dans Henri Matisse, roman d’Aragon (Christine Lorente, Dir. Suzanne Ravis, Université Aix-Marseille 1).
Aragon regroupe des textes qu’il a écrits sur Matisse à partir du moment où il le rencontre, entre les années quarante et cinquante, et il leur ajoute des textes conjonctifs, des notes, des illustrations, pour en faire un livre intitulé Henri Matisse, roman, publié seulement en 1971. La peinture de Matisse donne d’abord un élan à l’écriture romanesque d’Aragon, par le biais de la personne du peintre, mais aussi grâce à la source d’inspiration que représente sa peinture. Cependant, la longue genèse, la forme discontinue et la question de l’unité de l’ouvrage semblent aussi liées à la difficulté à dire ce qui n’est pas de l’ordre des signes verbaux. Ainsi, le discours sur la peinture se confronte à plusieurs problèmes. C’est d’abord l’ekphrasis : Aragon ne décrit pas les tableaux, mais évoque la figure et le dynamisme du trait. C’est aussi la couleur : elle est irréductible au discours et en même temps le discours y cherche sa légitimité. C’est ensuite le modèle, qui se rattache d’ailleurs à la question du réalisme pour Aragon : Matisse part toujours d’un modèle et va au-delà, ce qui pose la question de savoir comment rejoindre par le biais de l’art une réalité qui n’est pas là, mais aussi la question de la limite. Bien sûr, à chaque fois, c’est le rapport du pictural au verbal qui est ici envisagé. Enfin, si l’image résiste face au dire, il nous faut essayer de comprendre pourquoi Aragon utilise le détour de la peinture de Matisse. Le concept lacanien d’écran (qui suppose une image) va nous permettre de saisir le va-et-vient de l’image au texte. La difficulté à dire la peinture rejoint la difficulté à dire l’autre et soi-même. Chez Aragon, c’est le féminin, c’est-à-dire la femme (apparemment exhibée dans la peinture matissienne) mais aussi ce qui est archaïque en nous, qui est masque et qui manifeste en même temps paradoxalement le retour du textuel. L’écrivain réussit ainsi à créer un espace, celui du livre qu’est Henri matisse, roman, et y exerce un art romanesque qui, se développant dès les premiers textes, aboutit dans ses derniers romans.

– 1997 : Stendhal roman. Aragon, Barrès, Zola, Balzac, Gracq, Valéry : Stendhal et ses écrivains-lecteurs. (Thierry Gouin, Dir. Pierre Michel, Université de Lyon 2).
Aragon, Barrès, Zola, Balzac, Gracq, Valéry : Stendhal et les écrivains qui lisent. Stendhal roman pourrait s’appeler ainsi. Aurait-il alors plus de sens que ce qu’il prétend dire? Dirait-il mieux qu’un jour j’ai su que Stendhal était un roman et non un romancier? Que je me suis demandé d’ou venait ce roman et où il menait? Dirait-il mieux que, devenant roman, Stendhal, pour moi, se perdait pour toujours? Dirait-il mieux que, lisant Aragon puis lisant Barrès, lisant un Stendhal et son contraire, je pouvais vérifier la réalité de cette perte? Dirait-il mieux comment, en Balzac, j’ai vu naître le roman de Stendhal? Comment j’ai vu Zola refuser de toutes ses forces de croire à cette naissance? Comment j’ai vu Gracq, au contraire, l’assumer totalement? Dirait-il mieux comment j’ai vu le roman de Stendhal mettre en danger Valéry et, presque en même temps, sauver Aragon? Dirait-il mieux comment, au bout du compte, à la fin du roman de Stendhal, j’ai découvert qu’il n’y avait que moi? S’il lui prenait l’envie de se résumer pour se saisir, Stendhal roman aurait-il plus de sens?

– 1997 : Contribution aux problèmes de la traduction littéraire : (cohérence, plurivalence discursives et traduction) français-arabe appliquée à l’œuvre d’Aragon : Les Yeux d’Elsa. (Mahmoud Al Dabbagh, Dir. Jean-Patrick Guillaume, Université de Paris 3).
Notre étude a tâche de combler un vide théorique dans un domaine qui n’a fait l’objet d’aucune recherche systématique. L’organisation spécifique du discours littéraire est à considérer dans l’interaction de la cohérence et de la plurivalence discursives, lesquelles sont susceptibles de définir la littérarité et la poéticité : de l’un à l’autre pôle on aura une intensification croissante de ces critères. Le discours poétique se révèle comme une interaction du phonique et du sémantique ou le premier, à travers une redondance lexématique, sémèmique et sémique motivée vient e, modifier, sursignifier le second en le revalorisant, le réactivant, le dynamisant. Le sens second (le symbolique) se superpose sur le sens premier (le sémiologique) pour former une structure isotopique complexe décelable à la suite d’une lecture consciente prenant appui sur tous ses paramètres énonciatifs. Seul le symbole est en mesure d’assurer le passage du processus de signification immotivée a celui de signification motivée, ou le signe, d’abord appréhendé à travers son signifié au niveau de la langue, se transforme ensuite au niveau de la parole littéraire à un symbole idéologique. C’est un système complexe qui développe deux genres de référence, l’un externe (linguistique) et l’autre interne (symbolique), le premier permet de circonscrire le second : la correspondance entre le référent dénotatif et les référents connotatifs est assurée à travers le désigné dénotatif (linguistique) qu’ils ont en commun. C’est dans ces termes-la que nous pouvons parler d’écart grâce a un double critère; sémantique (la cohérence pertinemment plurivalente du discours littéraire par rapport a la norme du langage d’usage) et structurelle (la structure sémantique de la métaphore représente un champ conceptuel pertinent, non existant au niveau de la langue).
Une théorie de la traduction littéraire, insérée éventuellement dans le cadre d’une linguistique textuelle, ne tenant pas compte de ces facteurs-là, ne fait et ne fera qu’ajouter “une discipline” parmi d’autres. Il serait erroné tant théoriquement que pratiquement de vouloir traduire la polysémie lexicale de l’énoncé ; c’est sur sa plurivalence discursive à travers la cohérence de l’ensemble qu’il faut centrer ses efforts. Les notions de traduction provisoire et de traduction définitive sont indispensables afin d’atteindre une meilleure fidélité.

– 1996 : Aragon et la nation (Rémi Soulié, Dir. Lucienne Cantaloube Ferrieu, Université de Toulouse 2).
En ce qui concerne la nation française, les écrits d’Aragon présentent un double aspect: dénigrement systématique d’une part, apologie tous azimuts de l’autre. Pourquoi? Comment? Dans un premier temps, l’ancien combattant de 1914-1918 rejette le nationalisme, toujours “étroit », fauteur de guerre, paravent des intérêts de la classe dominante. Approfondissant sa lecture de Marx et de Barrès, Aragon prend peu à peu conscience des réalités qui déterminent les individus et, parmi elles, le paysage sur lequel ils ouvrent les yeux à la naissance (natio). De plus, l’histoire de France est grande de la révolution de 1789, de la Commune, de sa tradition littéraire et picturale. Dans un second temps, à partir de 1934, l’écrivain est philosophiquement préparé à accepter la totalité de l’héritage français et à le chanter sur le mode épique et lyrique, en particulier lorsque la patrie se trouve menacée (lors de la deuxième guerre mondiale puis au moment de l’hégémonie américaine qui s’en suivit ainsi que de la construction de l’Europe). À cette fin, Aragon mobilise les héros de la légende et de l’Épinal, de Vercingétorix à Jeanne d’arc, s’inspire de Michelet et de Péguy, renoue avec la versification classique, participe à l’élaboration de la politique nationale communiste, regarde avec amour la géographie française. Il se dessine une France profonde, éternelle, merveilleuse qui ne ressemble autant à elle-même que lorsqu’elle s’ouvre à l’universel.

– 1996 : Dans ce château magique du dire et du taire : création et crise chez Aragon (Renate Lance Otterbein, Dir. Jean Levaillant, Université de Paris 8).
Cette thèse propose une approche neuve de la création aragonienne par une réflexion qui s’appuie essentiellement sur la génétique et la théorie psychanalytique. Après une observation génétique transversale de l’ensemble du fonds Aragon du CNRS (qui établit l’esthétique du produit fini), l’étude se concentre principalement sur la prose des années quarante et la poésie des années cinquante. Le choix de ce corpus est fonction de la crise, personnelle autant politique et historique (à la jonction de deux périodes de la carrière de l’écrivain) qui transforme la situation productive et se manifeste par une interruption de la publication, puis voit surgir une métamorphose. Les rapprochements effectués d’une œuvre à l’autre, appuyés sur des témoignages de familiers de l’écrivain mettent en lumière des particularités aragoniennes telles que l’absence des débuts d’écriture, les moyens d’invention et de composition perfectionnés qui s’appuient sur une stratégie consciente et visent l’efficacité. L’examen des dossiers génétiques conduit à remettre en question le rôle de l’incipit, légende de la génération, inventée par Aragon sur son écriture. À partir de l’analyse d’une juvenilia on repère le drame existentiel et la dynamique pulsionnelle de la création d’un auteur, qui va entourer son oeuvre d’une discours qui en dévoile et en masque les mécanismes. En appliquant au réaliste Aragon son propre programme, cette première synthèse de la genèse aragonienne a donc accepté l’invitation lancée, sous forme de défi, à la recherche par Aragon lorsque cet écrivain, l’un des principaux protagonistes des aventures littéraires et politiques de ce siècle remit ses papiers et ceux d’Elsa triolet à la nation française.

-1996 : Écriture, imaginaire et idéologie dans La Mise à mort et Théâtre/Roman de Louis Aragon. (Valère Staraselski, Dir. Jean Levaillant, Université de Paris 8).
Les rapports entre écriture, imaginaire et idéologie dans La Mise à mort et Théâtre/Roman se présentent comme l’axe de la recherche proposée. La proposition méthodologique convient qu’en produisant un questionnement du travail d’élaboration littéraire, La Mise à mort comme Théâtre/Roman appellent, provoquent, obligent à une approche ainsi qu’à une procédure critique spécifiques. Après un examen des relations d’Aragon avec la critique, l’étude envisage le récit, l’intertexte et le figural comme autant de lieux et de manifestations du texte d’où peut se déchiffrer un possible fonctionnement de l’étude de ces deux romans. Dans la première partie, les récits des deux romans étudiés qui requièrent une lecture selon le système de “la lettre volée” apparaissent avoir l’imaginaire comme objet. Dans la deuxième partie, La Mise à mort est envisagée comme une mise en perspective mnémonique alors que Théâtre/Roman dévoile un double mouvement de négation puis d’inscription des limites comme de celui de l’ensemble de la production aragonienne. Sériant les étapes suivies par Aragon dans sa formulation de réalisme, la troisième partie examine le réalisme à l’œuvre dans La Mise à mort comme dans Théâtre/Roman. Examen qui, s’intéressant au concept de mentir-vrai ainsi qu’à la place dévolue au lecteur, fait apparaître que l’imaginaire en tant que tel ne s’érige non plus en accord mais en concurrence avec l’idéologique ; ainsi, le réalisme aragonien de la fin affecte à l’imaginaire romanesque des fonctions d’instrument de connaissance, de lieu d’ouverture et de mise à jour du possible de l’invention. Enfin, partant de la reprise aragonienne du bien et du mal chez Lautréamont, la conclusion redit que la représentation instaure une expérience du langage qui crée les conditions d’un devenir.
Cette thèse, remaniée, a fait l’objet d’une publication sous le titre : Aragon l’inclassable. Essai littéraire. Lire Aragon à partir de La Mise à mort et de Théâtre/Roman, L’Harmattan, 1997, coll. Espaces littéraires.

– 1996 : Images de la femme, images de la patrie dans la poésie résistante de Louis Aragon et Paul Eluard (Abderrahmane Achour, Dir. Serge Gaubert, Université de Lyon 2).
Dans les poèmes qu’ils écrivent pendant la Résistance Aragon et Eluard font de la patrie et de la femme les deux pôles de leurs poèmes. La guerre faisant partie du destin de ces deux poètes, ceux-ci ont juré de combattre de toutes leurs forces cet “animal” féroce et assoiffé de sang. Sortis des épreuves de la première guerre mondiale, ils ont décidé de transformer la société dans laquelle ils vivaient, et qui selon eux, n’a fait que détruire la vie et l’essence de l’homme. Ce fut alors la période surréaliste. Mais durant les années trente, les deux poètes, ayant acquis une certaine maturité, mettent leur talent au service d’un parti qui promettait un avenir radieux pour toute l’humanité. À la fin des années trente une nouvelle guerre éclate. Et à nouveau les deux poètes, sentant le poids de la responsabilité historique, se rangent aux côtés de leurs compatriotes. Ils chantent la douleur d’un pays étouffé et trahi par une partie de ses hommes. Peu à peu leurs chants se transforment en cris de colère et appellent à la lutte acharnée pour battre et chasser l’ennemi allemand. La présence de l’ennemi n’étouffe pas seulement la patrie mais elle détruit aussi la vie sociale de toute une nation. En tant que surréalistes, Aragon et Éluard avaient chanté l’image de la femme qui était devenue un objet de culte. Cette image avec les connotations qu’elle appelle : douceur du foyer, fécondité, ferveur personnelle, se trouve liée dans le texte, par comparaison ou métaphore, avec celle de la patrie. La terre d’origine féminisée devient alors l’objet d’un très fort investissement personnel.

– 1995 : Génies des lieux. Recherches sur la description dans Les Beaux quartiers d’Aragon. (Raphaël Lafhail Molino, Dir. Joëlle Gardes Tamine, Université d’Aix-Marseille 1).
Dans Les Beaux quartiers, roman publie par Aragon en 1936, les descriptions occupent une place importante. Le travail propose une théorie de la description qui est appliquée à ce corpus. La recherche porte essentiellement sur les aspects suivants : rapports de la description et des structures narratives, types de description – vues panoramiques, promenades –, images de la ville –, ville provençale fictive, Paris et l’atmosphère de certains quartiers –, relations entre l’évolution des personnages et l’esprit des lieux qu’ils traversent, caractéristiques stylistiques descriptives.
Cette thèse, remaniée, a été publiée sous le titre Paysages urbains dans Les Beaux Quartiers d’Aragon. Berne: Peter Lang AG, 1997.

– 1995 : La Semaine sainte d’Aragon : un roman du “passage”. (Patricia Richard Principalli, Dir. Jean Levaillant, Université de Paris 8).
En 1968, Aragon élabore une théorie sur la parenthèse et le roman. La Semaine sainte y apparaît à l’origine d’une pratique qui deviendra systématique par la suite. Or la pratique parenthétique traduit le passage qui se fait chez Aragon vers un discours et une écriture différents. Les deux moteurs de la vie et de l’écriture de l’auteur jusque là, l’histoire et l’amour, s’approchent autrement. Ainsi l’histoire se caractérise par l’éternel retour, le double aspect des hommes et des événements, malgré la lumière vacillante d’un espoir qui essaie de se maintenir. De même la relation amoureuse n’aboutit jamais. La femme reste l’étrangère, fondamentalement ambivalente et insaisissable, d’autant plus que le regard cristallisateur de l’homme la maintient à distance. Tous les personnages du roman sont donc affectés radicalement par la perte des repères puisqu’ils en meurent. La mort apparaît également dans la mise en scène fantasmatiques de deux figures meurtrières. Mais l’acte meurtrier reste suspendu, suspension symbolique : ces figures mettent en scène l’indicible, seule ressource contre la double incertitude de l’histoire et de l’amour. Ainsi La Semaine sainte ne propose plus une vision univoque du monde mais part à la recherche d’une réalité « kaléidoscopique ». L’écriture dont le questionnement est le seul recours contre la « contradiction humaine » devient un art du doute.
Cette thèse, remaniée, a été publiée chez l’Harmattan en 2000 sous le titre : La Semaine sainte d’Aragon, un roman du passage, L’Harmattan, 2000. Lire un compte-rendu détaillé du livre par C. Grenouillet

– 1994 : L’Opéra de la personne. Le sujet, la voix et l’histoire dans l’œuvre poétique d’Aragon de Les Yeux et la mémoire (1954) à Les Poètes (1960). (Olivier Barbarant, Dir. Marie-Claire Dumas, Université de Paris 7).
Cette thèse a pour objet l’itinéraire poétique d’Aragon au cœur des années cinquante. Elle étudie l’évolution d’une poésie capable de passer du discours aliénant à l’émancipation d’une parole singulière, à une voix d’un sujet parvenant à une réinvention de soi-même et à une diction de l’histoire – quand les années cinquante confrontèrent le poète à la désillusion du rêve politique. À travers les quatre livres de 1954 à 1960 (Les Yeux et la mémoire, Le Roman inachevé, Elsa et Les Poètes), mais aussi les essais (Littératures soviétiques, J’abats mon jeu, Elsa Triolet choisie par Aragon) et les articles du directeur des Lettres françaises, ce travail vise à comprendre la révolution d’une écriture : le jeu conflictuel de la guerre froide, la violence politique des années cinquante conditionnent le placement de la voix poétique. Il s’agit, après le livre de la crispation et de la polémique inefficace, pour le poète de réinventer sa parole, en passant par un travail du biographique (Le Roman inachevé), la réinvention du discours amoureux (Elsa), puis l’explicitation de la poétique (Les Poètes). Ce travail redéfinit l’œuvre d’Aragon loin des caricatures et réductions : poésie en recherche, et non figée dans l’héritage poétique réexploité par elle, elle parvient à s’arracher à ses propres enfermements. La voix surtout est le moyen d’une émancipation idéologique, esthétique et personnelle du sujet. Cette thèse a pour visée la redéfinition d’une poétique : penser le rapport au temps, à l’histoire et à l’histoire personnelle configurés par la langue, considérer le travail de l’œuvre poétique (ou opéra) non seulement comme « réverbération d’une expérience.
Cette thèse, remaniée, a été publiée chez Champ Vallon en 1997 sous le titre Aragon, la mémoire et l’excès.

– 1994 : La Création poétique de Louis Aragon et de Yannis Ritsos devant le fascisme pendant la deuxième guerre mondiale (Hélène Skarentzou, Dir. Claude de Grève, Université de Paris 10).
Dans cette étude, nous nous sommes fixé pour objectif de présenter la création poétique de Louis Aragon et de Yannis Ritsos pendant la Résistance. Cette création, inspirée par le souci de répondre à une situation précise a été caractérisée comme poésie de circonstance et elle a laissé des œuvres d’une valeur extraordinaire. Nous dégageons quelques points de rapprochement de cette poésie qui s’inscrit dans le cadre d’une idéologie politique commune et dans la situation particulière de l’occupation allemande.

– 1994 : Le Fou d’Elsa, miroir de l’œuvre d’Aragon : le miroir et l’invisible. (Marie-Noëlle Wucher, Dir. Auguste Dezalay, Université de Strasbourg 2).
Un des principaux sujets de ma thèse est la quête de l’identité à travers le miroir, identité qui tend à se confondre avec celle de Dieu. Ce miroir est peut-être la femme. Bref, Aragon défie les miroirs-objets pour trouver ce fameux « miroir où tu ne te vois point mais elle » du Fou d’Elsa, qui s’avère par là miroir de tous les miroirs de l’œuvre. J’ai voulu développer dans mon travail cette autre chose derrière Elsa, comme l’invisible et dont Aragon parle dans ses entretiens avec Francis Crémieux, cette philosophie de l’existence qu’il a voulu expliquer plus particulièrement dans Le Fou. Dans Le Fou d’Elsa, le miroir parabolique est doté d’une très haute symbolique, il représente les attributs spécifiques à la femme mais aussi l’instrument ou convergent tous les drames de la vie et de la mort, et de cet amour singulier qui traverse l’œuvre entière et tire son origine de la légende Majnun Layla en Arabie du VIIIe siècle.

– 1994 : Livres, lecteurs et lectures dans l’œuvre romanesque de Louis Aragon. (Jacques Geoffroy, Dir. Martine Bercot, Université de Dijon).
Cette thèse se fonde sur un constat : l’abondance et la permanence des livres inscrits dans l’œuvre romanesque d’Aragon. La première partie, dans une perspective chronologique, retrace les métamorphoses du livre. Elles sont conditionnées par des facteurs biographiques (au fil des âges, les rapports du lecteur avec les livres alternent de l’attraction au rejet) et esthétiques (dada et le surréalisme correspondent à une période de contestation du livre) ; les romans du réalisme socialiste restaurent son rôle positif ; la troisième carrière romanesque ouvre une nouvelle ère de suspicion critique. La deuxième partie, dans une perspective narratologique, étudie les fonctions du livre dans ses rapports avec les principales catégories du récit : il est un auxiliaire efficace pour signifier l’espace-temps ; il assume une fonction de caractérisation pertinente pour les personnages ; il entretient avec le récit qui l’inclut une relation métadiscursive. Dans la troisième partie, nous essayons de cerner le portrait complexe du lecteur impliqué par un texte qui dialogue avec son narrataire. Les romans d’Aragon s’écrivent en pleine conscience de la relation auteur public : la problématique de la réception est au cœur de cette œuvre. La quatrième partie, prenant acte de l’abondance des citations, s’interroge sur quelques aspects de l’intertextualité chez Aragon, elle est une clé essentielle de son écriture, que le point de départ en soit les livres des autres, ceux d’Elsa Triolet ou ses propres écrits. Enfin, à la jonction du lire et de l’écrire, nous étudions l’autoreprésentation de l’écriture dans les derniers romans.

– 1994 : Enjeux de la citation dans le roman : Œuvres d’Aragon. (Nathalie Piégay Gros, Dir. Marie-Claire Dumas, Université de Paris 7).

– 1993 : Aragon peinture. La peinture dans les romans d’Aragon depuis Les Cloches de Bâle jusqu’à La Semaine sainte (Marc Chiassai, Dir. Pierre Barberis, Université de Caen).
Il s’agit d’étudier la place, le rôle et la signification de la peinture et des peintres dans l’œuvre romanesque d’Aragon. Afin de comparer le statut de la peinture dans l’œuvre d’Aragon avec celui que la peinture occupe dans la réalité, la première partie de cette étude traite de la peinture comme phénomène sociologique, intellectuel et historiques (le marché, les débats esthétiques, la fin de la période académique…). Par ailleurs nous avons essayé d’établir quelles conséquences les positions d’Aragon sur l’art ont sur son œuvre, en interrogeant les romans écrits entre 1934 et 1958, à savoir le cycle du “Monde réel », Aurélien et La Semaine sainte. De plus nous cherchons quels types de relations il est possible d’établir entre l’appartenance d’Aragon au P. C. F., sa fidélité à sa jeunesse et la présence de la peinture dans son œuvre. Nous étudions la contradiction entre la défense du réalisme et la permanence du surréalisme, tant au sein des choix picturaux (présence, absence, ou disparition de certains courants picturaux), que de l’acte d’écriture (essentiellement au travers de l’utilisation du collage).
Cette thèse, remaniée, a été publiée sous le titre Aragon, peinture, écriture: la peinture dans l’écriture des Cloches de Bâle à La Semaine sainte, Kimé, 1999.

– 1993 : La Dépersonnalisation dans Aurélien d’Aragon : un nouveau « mal du siècle ». (Carine Trévisan, Dir. Julia Kristeva, Université de Paris 7).
L’étude porte sur la représentation dans Aurélien d’Aragon du désarroi consécutif à la Grande Guerre, désigné dans les années vingt comme un « nouveau mal du siècle ». Ce désarroi est rapproché de la dépersonnalisation, terme emprunté à la psychiatrie. La dépersonnalisation désigne une crise de l’identité, identité conçue comme l’inscription d’un corps dans des limites physiques et psychiques. La thèse étudie les origines historiques de cette crise en faisant d’Aurélien un « roman du retour ». La dépersonnalisation se manifeste par une altération des repères spatio-temporels, un défaut d’appréhension de la causalité, et une interrogation sur l’identité. L’étude montre comment est repensée dans Aurélien la catégorie du typique. Le roman effectue un déplacement d’accent de la réalité objective sur la réalité psychique, et, tout en faisant partie du cycle du « Monde réel », occulte apparemment les déterminations historiques. Écrit en marge des circonstances contemporaines de la rédaction, Aurélien est un « parenthèse » dans le cycle et annonce les derniers romans, ou règne la dissociation de l’identité.
Cette thèse, remaniée, a été publiée sous le titre : Aurélien d’Aragon, un nouveau “mal du siècle“, Besançon : Annales littéraires de l’Université de Franche-Comté, 1996

– 1993 : « Les pas de l’étranger dans les couloirs de la maison » ou les pratiques intertextuelles dans les derniers romans d’Aragon. (Maryse Vassevière Magnaldi, Dir. Henri Béhar, Université de Paris 3).
L’intertextualité constitue un élément majeur de la poétique d’Aragon dans les derniers romans. Le relevé des intertextes de La Mise à mort, Blanche ou l’oubli, Théâtre/Roman donne accès à la production du sens, que confirme le dossier génétique de Blanche ou l’oubli, roman-phare pour notre travail. Notre méthode s’appuie sur des tableaux à double entrée (texte cité, texte citant) sur l’analyse des anomalies ou agrammaticalités qui signalent la présence d’un intertexte et des opérations de “sertissure ». La première partie de ce travail établit une typologie des intertextes : intertextes exhibés (Hölderlin, Flaubert, Shakespeare) et intertextes cachés (Proust, Breton, Roussel, Borges), autotextualité et intertextualité conjugale, avant-textes. La deuxième partie analyse la grammaire (ou le fonctionnement) de ces intertextes : travail de mémoire avec Hypérion, fonction presque psychanalytique de Luna-Park, réflexion sur le réalisme à partir de Flaubert, fonction idéologique de l’intertexte linguistique, fonction métatextuelle de l’intertexte médiéval, shakespearien et théâtral. La troisième partie dégage la notion de dire intertextuel et l’analyse au triple miroir du sujet, de l’histoire et de l’écriture. Instrument privilégié des époques de la crise, l’intertextualité dans ces derniers romans qui anticipent sur la fin du communisme, est d’abord le moyen d’un aveu après le traumatisme de 1956. Elle permet aussi d’éclairer l’unité d’une œuvre qui se maintient toujours dans le champ littéraire de la modernité. L’intertexte joue enfin le rôle d’incipit, d’ “embrayeur” dans ce romans ou le réalisme se fait intertextuel et métatextuel et ou se lit la parenté entre la mémoire et l’écriture au fonctionnement intertextuel et poétique commun.
Cette thèse a été publiée chez L’Harmattan en 1998 sous le titre Aragon romancier intertextuel ou les pas de l’étranger.

– 1992 : Aragon ou le roman des préfaces croisées. (Mireille Hilsum, Dir. Marie-Claire Dumas, Université de Paris 7).
La première partie des Œuvres Romanesques Croisées propose un corpus autonome de préfaces tardives. L’Aragon des années soixante présente ses romans anciens, du surréalisme à La Semaine sainte. Mais la notion de fiction met l’accent sur les fonctions que ne remplit pas le discours préfaciel, le refus de situer les œuvres dans leur contexte, de retracer une démarche ou un projet contemporains du cycle réaliste, et plus généralement de guider la lecture. La thèse est divisée en deux parties. Dans la première, les stratégies d’évitement de l’histoire référentielle, du regard de l’auteur ancien, et de la signification romanesque sont étudiées à travers les préfaces qui précèdent et entourent Le Monde réel. Dans la seconde, les tensions du discours préfaciel sont analysées à travers deux préfaces qui échappent au dispositif défensif ailleurs dominant et substituent le commentaire de la genèse aux réponses aux critiques et aux lecteurs. Les enjeux esthétiques, politiques, idéologiques sont étudiés dans le cadre d’une démarche qui vise à cerner la spécificité des préfaces croisées par rapport à d’autres commentaires aragoniens, antérieurs ou ultérieurs. Les préfaces croisées proposent un système lacunaire fondé sur le détour, la substitution, le déplacement et la prétérition, qui ne récuse pas seulement les récits biographique et historique. Les index, établis à partir des préfaces, permettent de saisir les silences.
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– 1992 : La Société parisienne dans les romans du “Monde réel” de Louis Aragon (Anne Chomette, Dir. René Garguilo, Université de Paris 3).
Aragon a vu dans l’écriture du Monde réel l’aboutissement d’une sorte de convergence entre son adhésion au réalisme socialiste et sa « volonté de roman ». La mise en évidence d’une telle relation nous semblait appeler une étude de la complexité des liens unissant la fiction romanesque et ses interférences idéologiques. À partir de l’idée d’un rapport de caractère double entre l’univers créé par le romancier et le discours politique du militant, nous avons tenté de faire apparaître dans quelle mesure les emprunts au monde des souvenirs ou à celui de l’imagination renvoyaient à la réalité présente et à une idéologie qui explique et justifie leur présence. Ces remarques nous ont conduit à envisager Le Monde réel comme l’expression des efforts constants d’Aragon pour dire la vérité sur la société dont Paris lui offrait alors le spectacle sans jamais perdre de vue les exigences et les principes du réalisme socialiste. Ainsi nous avons pu constater que le romancier préfère parler du passé pour évoquer le présent afin de susciter chez le lecteur la question essentielle sur la forme à donner à la société future. Aussi l’apparition de l’histoire dans les romans du monde réel nous semble-t-elle tenir à ce tableau critique de la société contemporaine, destiné à effacer les doutes sur le triomphe d’un ordre social très différent dont il contribue à exalter les mérites.

– 1992 : Lecteurs, lectures et réception du texte romanesque. Étude sémiologique d’un cas : Les Communistes d’Aragon (Corinne Grenouillet, Dir. Jean Peytard, Université de Besançon).
À partir des problèmes soulevés par l’esthétique de la réception (Hans-Robert Jauss et Wolfgang Iser), lecture et lecteurs sont replacés dans une perspective sémio-linguistique : la lecture est une situation de communication spécifique et le texte, un potentiel susceptible d’actualisations variables selon la compétence du lecteur. Celle-ci est déterminée par des facteurs qui ne sont pas simplement littéraires, mais sociologiques et politiques. Par ailleurs, le rôle des critiques littéraires est essentiel, puisqu’ils fabriquent la valeur littéraire et déterminent en partie l’horizon d’attente et les jugements des lecteurs “profanes ». Partant, on se propose de questionner, dans un premier temps, le péritexte des Communistes d’Aragon. Une première actualisation est dès lors suscitée : Les Communistes est un roman à thèse. La lecture qui en fut réellement faite lors de sa parution en 1949-1950-1951, est replacée dans son contexte socio-politique. La place du PCF dans la société française de l’époque, ainsi que ses positions en matière culturelle permettent de comprendre les enjeux de la rencontre entre Aragon et ses lecteurs, en juin 1949. La réception du texte est donc historiquement et idéologiquement marquée. L’analyse d’un corpus d’articles de presse saluant la parution du roman montre à quel point les militants s’y sont vus comme en un miroir élogieux. De surcroît, le roman a été prétexte à une (re)définition du rôle de l’écrivain communiste et de la production qu’on attendait de lui. Ce discours militant est envisagé sur le plan énonciatif : une certaine rhétorique le caractérise, avec une présence très forte de l’ennemi, face auquel se met en place un « nous » communautaire. L’étude des articles non communistes, en nombre restreint, montre une réception plus contrastée .En dernier lieu, l’étude du roman est menée par une entrée inédite : celle du lecteur fictif, c’est-à-dire le personnage représenté en train de lire des journaux ou des romans. Les lectures fictives permettent de caractériser le personnage romanesque : ainsi, elles sont un des traits sémiotiques fondamentaux de sa définition. Par ailleurs, elles font émerger les riches réseaux intertextuels qui sillonnent le roman et en nourrissent l’écriture : intertextes littéraires ou historiques, ils peuvent devenir des éléments de la psyché du personnage. Dans le même temps, les lectures fictives se posent comme lieu d’insertion de l’idéologique, puisque les personnages évaluent leur lecture. C’est donc la “ligne” du Parti qui s’inscrit de la sorte dans le roman et le lecteur fictif propose un modèle de comportement et d’actions au lecteur réel. La thèse comporte une bibliographie, un index des noms propres et titres de périodiques cités, ainsi que des annexes (résumé, tableau de correspondances entre les deux versions du roman et biographie des critiques cités).
Cette thèse, remaniée, est parue en 2000 aux Presses universitaires de Franche-Comté sous le titre Lecteurs et lectures des Communistes d’Aragon. Lire la table des matières

– 1991 : Le Mentir-vrai dans les derniers romans de Louis Aragon, La Mise à mort, Blanche ou l’oubli, Théâtre/Roman (Maha Bayari, Dir. Marie-Claire Dumas, Université de Paris 7).
Le mentir-vrai, terme inventé par Louis Aragon, illustre le mieux l’univers de son inventeur. Il s’agit d’un titre qu’il donnera à une nouvelle puis au recueil du même nom. Le mélange de la fiction et de la réalité en est la principale caractéristique. La question qui se pose est de savoir comment ce “mentir-vrai”, déclaré par le titre d’une nouvelle, se retrouve, se complique, se diversifie, va en tous les sens et se réalise dans trois œuvres qui en apparence n’ont pas de lien, mais qui illustrent pleinement, et chacune à sa manière, cette théorie pratique du mentir-vrai. La Mise à mort, et à travers ce roman, les rapports de l’auteur et de son personnage (son double) ; sera considérée comme illustration de cette idée. Quant à l’univers spécial de Blanche ou l’oubli où le récit éclate en plusieurs histoires, historiettes fictionnelles et réelles, il ne peut qu’être un exemple de plus du mentir-vrai. Indubitablement, Théâtre/Roman parvient au summum en affrontant directement le théâtre et le roman. Les deux genres ne peuvent pas coexister, de même que pour le mentir-vrai, car l’un annule l’autre, on ne peut pas faire du théâtre et du roman, de même que nous ne pouvons pas mentir et dire la vérité simultanément. Le mentir-vrai reste par conséquent sans solution. Or la seule réponse qui puisse résoudre cette énigme est l’annulation du mentir-vrai, la dissolution du tout, les personnes, les noms et l’écriture elle-même. C’est bien ce qui se passe dans Théâtre/Roman.

– 1991 : Temps et création romanesque dans l’œuvre d’Aragon (Suzanne Ravis Françon, Doctorat d’État, Dir. Henri Mitterand, Université de Paris 3).
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L’invention de fictions apparaît comme le moyen privilégié de donner forme à l’expérience temporelle vécue et d’en dépasser les limites grâce à la manipulation du temps romanesque. Dans le corpus de 18 ouvrages formé par tous les écrits d’Aragon relevant au sens large du “roman », on observe des constantes, mais aussi des ensembles caractérisés par des pratiques différentes des jeux temporels. Les années-seuils où ils se modifient sont mises en relation avec l’évolution personnelle de l’auteur comme avec les grands courants de la conscience moderne du temps. Le sens du devenir historique et l’imagination de l’histoire s’avérant au centre de la temporalité d’Aragon, leur rôle essentiel dans ses romans sera analysé à partir de quelques exemples du traitement du document et de la vision de l’histoire qui se dégage de la composition des œuvres. L’art d’Aragon comme romancier du temps est enfin mis en évidence dans trois récits. La conclusion dégage les traits spécifiques du temps aragonien et leur rapport nécessaire à la création romanesque.

– 1990 : Le Jardin d’Aurélien ou l’apport d’Aragon à la modernité romanesque (Gwenola Leroux, Dir. Anne Henry, Université de Montpellier 3).
Le « Jardin d’Aurélien » explore un des romans majeurs d’Aragon, roman du malheur d’aimer écrit entre 1942 et 1944. L’étude se donne pour objectif de saisir le mouvement d’une écriture et sa genèse, d’en définir la modernité. La construction du récit, le jeu perspectiviste des points de vue, la quotidienneté, situent Aurélien dans l’esthétique des années vingt. L’enquête biographique permet de dégager les mécanismes de la « parturition imaginaire ». La genèse des personnages est aussi culturelle et passe par l’intertextualité. Se dessine une conception de la personne originale où Aragon rencontre Théodule Ribot. Aurélien est aussi un roman poétique. Le collage et le mythe fonctionnent comme facteurs poétiques. Aragon crée le mythe d’Aurélien : l’homme errant dans la ville rate son rendez-vous avec l’absolu posé par la femme. Aurélien cristallise les grandes tendances du roman aragonien. Le concept de modernité discuté, il apparaîtra qu’Aragon s’inscrit dans la modernité tragique. Les circonstances de l’écriture font qu’Aragon rencontre la fatalité tragique de Schopenhauer, sans toutefois s’y enfermer comme le signifie l’épilogue du roman.

– 1990 : Le Jardin entre songe et mensonge dans l’œuvre romanesque d’Aragon : vers une poétique du jardin (Amy Smiley, Dir. Jacqueline Chénieux Gendron, Université de Paris 7).
Cette thèse a pour but de révéler le rôle du jardin dans l’œuvre romanesque d’Aragon. Bien que clos, le jardin ouvre l’espace romanesque ; il en est sa métaphore même. Champ d’expérimentation de la langue, il nourrit la relation sensuelle entre Aragon et son écriture. De cet espace fécond surgit une véritable poétique du jardin ou la page s’assimile aux éléments de la nature : dire le jardin, c’est dire le discours, qui s’avère multiple. Les limites du jardin se trouvent repoussées et, par là, celles du roman, phénomène qui s’inscrit dans la recherche lyrique de l’infini.
Cette thèse a donné lieu à un essai : Amy Smiley, L’Écriture de la terre dans l’œuvre romanesque d’Aragon, éd. Champion, 1994, 146 p.

– 1990 : Le Vertige de la fiction dans les derniers romans d’Aragon : vers une théorie de l’écriture (Nathalie Limat Letellier, Dir. Marie-Claire Dumas, Université de Paris 7).
De La Mise à mort (1965) à Théâtre/roman (1974), les confusions entre le romancier et ses personnages instaurent un dispositif d’autorisation où le référent autobiographique tend à se dérober à la faveur de perturbations variables. Ainsi, les brouillages et les contradictions du “mentir-vrai” relèveraient d’une stratégie de l’invérifiable dont le lecteur doit tenir compte. Les jeux de l’imaginaire maintiennent le secret sur les drames de la mémoire. Ils peuvent aussi être interprétés du point de vue de l’histoire littéraire, dans la mesure où les derniers romans constituent un aboutissement de l’œuvre antérieure. En effet le statut paradoxal de cet art de feindre projette des reflets obliques sur la période surréaliste et subvertit les dogmes du réalisme socialiste. En outre, l’auteur a pris position dans les années 60-70 envers les principaux courants théoriques contemporains. La critique de l’illusion réaliste diffère ici des procédés du nouveau roman. Le jeu verbal, la pratique des “collages », l’interchangeabilité des références, le mimétisme d’autres genres déstabilisent les codes de l’écriture. Dans cette nouvelle esthétique du roman, les altérations qui résultent du faux-semblant acquièrent une fonction expérimentale.
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– 1988 : Le Plaisir dans l’œuvre de Louis Aragon (1920-1932) (Hussein Cheikh, Dir. Claude Debon, Université de Paris 3).
La thèse traite de la problématique du plaisir et de ses relations avec l’identité à la fois sociale et érotique du héros aragonien. Dans la première partie, il s’agit de dégager la conception du plaisir telle qu’elle apparaît dans le monde onirique de la sensualité. Dans la deuxième partie, l’accent est mis sur l’écart entre le monde onirique de la sensualité et la réalité du plaisir telle que se présente sur le plan réel. La troisième partie porte sur l’étude de la synthèse des deux premières conceptions du plaisir comme éthique de l’auteur.

– 1988 : L’Espace romanesque dans Aurélien de Louis Aragon. (Adélaïde Da Silva Valente Da Mot, Dir. , Université de Paris 3).
Étant primordial dans l’évolution des autres composantes du roman (le personnage, l’action, le temps avec lesquels il forme un tout cohérent doté de valeurs qui le relient au foyer romanesque dont il dépend), l’espace est, dans Aurélien, le sens même de l’œuvre. Il est à la fois mimesis de la réalité extérieure, ses aspects fondamentaux l’infini, le mouvement, les trois dimensions, le syncrétisme étant représentés dans le roman grâce aux techniques descriptives propres à Aragon – et semi-ouvrés, car cette vision réelle du monde présent est dépassée, cédant la place à une réalité expérimentale et prospective sous-jacente. L’espace est ici le support du message d’Aragon : en dépit de la fragmentation apparente du contenu spatial, la vision finale est celle d’un espace unifié, sans frontières ni hiérarchie.

– 1987 : Idéologies et discours subversifs dans le roman français de 1930 à 1945. Les exemples de Drieu La Rochelle et de Louis Aragon (Ibra Diene, Dir. Robert Jouanny, Université de Paris 12).
L’échec de la civilisation bourgeoise et de l’idéologie capitaliste, illustré par la Grande Guerre et le bouleversement des consciences, se répercute dans le roman français à partir de 1930 et entraîne, au plan des idéologies, un net désir de subversion du réel social. De là, le succès, entre 1930 et 1945, du fascisme et du communisme. Les échos de cette crise dans la littérature permettent de distinguer dans le roman un discours subversif qui refuse toutes les doctrines politiques attestées et qui se caractérise par son pessimisme. À côté existe un discours romanesque subversif qui se fonde sur la confiance en des doctrines et la valorisation d’idéologies subversives comme le communisme et le fascisme, respectivement illustrés ici par Louis Aragon et Drieu La Rochelle. Le schéma du discours de ces deux romanciers épouse une dialectique à deux temps : dévaluation du réel, mise en valeur d’un projet de société à travers l’élection de la doctrine politique qui sert de modèle idéologique. Mais comme le souci littéraire ne peut être négligé dans un roman, les fictions romanesques de Drieu et d’Aragon doivent éviter le didactisme et les ordonnances explicites. Ainsi le second temps de leur discours, celui qui met en valeur leur doctrine repose sur des techniques de suggestion pour asseoir son désir de persuasion. Pour la même raison le projet social n’est pas clairement exprimé. Alors les trois articulations de cette étude décrivent, en fait, deux sortes de roman. Les romans pessimistes et refusant toutes les idéologies se sont si bien développés à la suite de Voyage au bout de la nuit de Céline qu’ils vont constituer une nouvelle tradition subversive par rapport aux romans du XIXe siècle. Le roman idéologique tel qu’il apparaît dans les œuvres de Drieu et d’Aragon porte une idéologie transitive et rejoint, pour rendre crédible son discours, la tradition réaliste. Cette quête de lisibilité limite la subversion de sa forme.

– 1987 : La Ville dans l’œuvre romanesque d’Aragon et de Tsirkas : application au Monde réel, aux Cités à la dérive et au Printemps perdu (Maria Papadima, Dir. Robert Jouanny, Université de Paris 12).
Étude parallèle du thème de la ville dans les romans du Monde réel d’Aragon, dans la trilogie des Cités à la dérive et Printemps perdu de Tsirkas. Analyse qui porte sur la figuration matérielle de la ville et de son génie, la place de l’individu en son sein et les relations d’ordre intime qui se créent entre les personnages et elle, ainsi que sur l’être social et les relations des personnages en tant que collectivité avec la ville. Mise en valeur de l’espace urbain en tant qu’espace romanesque, de sa potentialité pour être le foyer organisateur du roman et de sa capacité à concilier les antinomies du réel et de l’imaginaire

– 1986 : L’Affrontement des cultures dans Le Fou d’Elsa de Louis Aragon : étude de genèse et de réception (Dhia Youssif Yacoub, doctorat d’état, Dir. André Rousseau, Université d’Aix-Marseille 1).
Le Fou d’Elsa de Louis Aragon est un poème publié en 1963. Il contient 425 pages et a été republié dans le cadre de l’Œuvre Poétique d’Aragon, tome 14, en 1981. Deux thèmes s’y croisent. Le premier est historique, il renvoie aux dernières années du pouvoir des Maurs à l’extrême Occident de l’Europe ; après la chute des royaumes d’Andalousie aux mains des rois catholiques (Isabelle et Ferdinand) alors que ne subsiste que le royaume de Grenade avec son souverain Boabdil, dans les dernières années du XVe siècle. C’est dans cet espace et à cette époque que se déroule le conflit entre la culture arabo-islamique et l’Occident chrétien. Le second axe central de notre étude consiste en l’histoire du fou que transpose dans un poème populaire un chanteur des rues de la cité aux abois ; à savoir, l’histoire célèbre du Majnun Leila. Nous avons tenté de répondre à la question : comment Aragon est-il arrivé à créer Le Fou d’Elsa à partir de la tradition culturelle occidentale, de l’orientalisme de Shakespeare, Chateaubriand, Victor Hugo, Goethe, Maurice Barrès, Louis Massignon et Federico Garcia Lorca ? Et quelle influence la philosophie d’Averroes, la mystique d’Ibn Arabi et la culture arabo-musulmane a exercé sur Aragon dans la genèse du Fou d’Elsa ? Quel accueil le public a-t-il réservé au Fou d’Elsa en tant que livre, soirée poétique, traduction en arabe et enfin comme spectacle dramatique et chorégraphique présenté au Festival international de Baalbeck et à Marseille ? Notre thèse étudie Le Fou d’Elsa comme une œuvre politique autant que lyrique sur le conflit entre les cultures dans le passé et le présent.

– 1986 : Le Rythme de l’alexandrin dans Le Crève-cœur d’Aragon. (Claude-Marie Beaujeu Baranger, Doctorat de 3e cycle, Dir. Jean Mazaleyrat, Université de Paris IV).
D’après l’auteur, la forme des vers du Crève-coeur, composés au début de la dernière guerre, a été choisie, après mûre réflexion, pour être le véhicule d’un message à portée politique, destiné au plus grand nombre ; d’ou la nécessité de recourir à des formes assez traditionnelles pour être entendu de tous. L’étude détaillée de ces alexandrins rimés, fondée sur l’analyse stylistique, révèle que 72% d’entre eux sont classiquement césurés, que plus de 10% ont la cadence 4 4 4 du trimètres romantique – avec ou sans accentuation de la sixième syllabe – et que les vers restants affectent des structures variées qui résultent, le plus souvent, de la richesse des combinaisons phoniques à la rime ou dans le corps du vers. Dans les poèmes qui précédent l’armistice de juin 1940, on relève des phénomènes de discontinuité et de discordance notable : décalage entre la phrase et le vers, heurt ou multiplication des accents, effets de martèlement rythmique ou, au contraire, effacement accentuel. La cohésion du vers est néanmoins sauvegardée grâce à la richesse des homophonies. À partir de l’armistice se dessine un tournant.
Cette thèse, remaniée, a été publiée sous le titre : L’Alexandrin dans Le Crèvecoeur d’Aragon. Étude de rythme. Paris : Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 1993.

– 1986 : Étude de la rime dans la poésie d’Aragon. (Geneviève Torlay, Doctorat de 3e cycle, Dir. Jean Mazaleyrat, Université de Paris IV).
Cette thèse a pour objet de décrire les aspects généraux et particuliers de la rime dans la poésie d’Aragon. Notre analyse faite dans un souci d’inventaire technique et non stylistique, qui n’est pas exhaustive, présente et classe de nombreux exemples d’associations lexicales et phoniques pour illustrer la technique d’Aragon en matière de rime : qualité phonique et enrichissement de la rime ; disposition de rimes ; alternances ; formule strophique ; procédés divers de renouvellement de la rime. Notre méthode d’étude systématique permet de révéler les diverses attitudes d’Aragon par rapport aux poétiques anciennes, classiques et modernes, ainsi que la part d’imitation et de création, en relation étroite avec les “circonstances” politiques, littéraires et personnelles. Elle pourrait contribuer à une approche d’ordre stylistique concernant les effets de la rime aux niveaux linguistique, phonétique, musical et littéraire.
Voir aussi du même auteur : Louis Aragon et Marceline Desbordes-Valmore : essai de prosodie comparée / Marc Bertrand et Geneviève Torlay ; préf. de Jean Mazaleyrat, Paris : M. B. et G. T., 1997.

– 1985 : L’Espace romanesque dans Les Cloches de Bâle de Louis Aragon. (Apollina Bpa Nguessan, Doctorat de 3e cycle, Dir. Henri Mitterand, Université de Paris 3).

– 1984 : Le Thème du miroir dans l’œuvre d’Aragon. (Marie-Noëlle Wucher, Doctorat de 3e cycle, Dir. Michel Mansuy, Université de Strasbourg 2).

-1984 : Aragon journaliste communiste. Les années d’apprentissage 1933-1953. (Yves Lavoinne, Doctorat d’État, Dir. Michel Mansuy, Université de Strasbourg 2).
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-1982 : Aragon. Une écriture plurielle. (Bahadir Gulmez, Doctorat de 3e cycle, Dir. Jean Raymond, Université d’Aix-Marseille 1).

– 1981 : Tentative de sémiologie politique du narratif à partir des premières œuvres romanesques d’Aragon (Fabienne Dinh Cusin Berche, Doctorat de 3e cycle, Dir. Marie-Claire Dumas, Université de Paris 7).

– 1980 : Aragon romancier (Fouad Bou Mansour, Doctorat d’État, Dir. Auguste Anglès, Université de Paris 4).

– 1980 : Conceptions de l’histoire et structures romanesques dans l’œuvre d’Aragon (Ivan Grullon, Doctorat de 3e cycle, Dir. André Rousseau, Université d’Aix-Marseille 1).

– 1980 : Le Rayonnement de Louis Aragon parmi les écrivains arabes du Moyen-Orient (Dhia Yacoub, Dir. André Daspre, Université de Nice).

– 1979 : Les Éléments autobiographiques et leur transposition romanesque dans les romans d’Aragon (Mohamed Bougatef, Doctorat de 3e cycle, Dir. Michel Mansuy, Université de Strasbourg 2).

– 1979 : Consciences et paroles romanesques. Sémiotique littéraire : La dimension cognitive dans La Semaine sainte d’Aragon (Jacques Fontanille, Doctorat de 3e cycle, Dir. Algirdas Greimas, EHESS).

– 1979 : Structures stylistiques et textuelles au service du réalisme et de la vision personnelle dans Le Monde réel de L. Aragon (Bungande Dhedya).

– 1978 : Le Développement d’une poésie nationale chez Aragon (1918-1945) (Michael Howarth, Doctorat de 3e cycle, Dir. Jean Raymond, Université d’Aix-Marseille 1).

– 1978 : Le Traitement du thème politique dans Le Monde réel d’Aragon (Fouad Bou Mansour Doctorat de 3e cycle, Dir. Auguste Anglès, Université de Paris 4).

– 1978 : Poésie et histoire chez Aragon et Néruda — deux poètes de la résistance (Robert Villanua, Doctorat de 3e cycle, Dir. André Rousseau, Université d’Aix-Marseille 1).

– 1977 : Rôle des noms de lieux et de personnes dans quelques recueils poétiques d’Aragon (Jacqueline Niemtzow Doctorat de 3e cycle, Dir. Henri Weber, Université de Montpellier 3).

– 1972 : La Mise à mort : l’itinéraire romanesque d’Aragon. (Sophie Bibrowska, Doctorat de 3e cycle, Dir. Michel Decaudin, Université de Paris 10).