Léon Robel, par Alain Trouvé, février 2020

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J’apprends avec beaucoup de tristesse le décès de Léon Robel, grande figure intellectuelle, enseignant chercheur, poète, traducteur et théoricien de la littérature. Spécialiste de la langue et de la littérature russe, Léon Robel a associé notamment son nom aux recherches sur Elsa Triolet et Aragon. Il fut l’un des rares commentateurs, sans doute en raison de son bilinguisme et de son ouverture aux autres cultures, à prêter la même attention à ces deux auteurs, appréhendés dans leur différence et non selon le préjugé tenace d’une hiérarchisation plus ou moins avouée.

Je l’ai connu à titre personnel en 1996, lors du colloque célébrant le centenaire de la naissance d’Elsa Triolet, organisé à Saint-Arnoult-en-Yvelines. Je garde le souvenir de sa grande curiosité et de l’attention au chercheur nouveau venu que j’étais alors, de discussions sur les enjeux théoriques liés à la littérature. Durant ce colloque, Léon Robel fut le premier à signaler, lors d’une communication sur La Mise en mots, la filiation entre la notion d’arrière-texte et la connaissance intime chez Elsa Triolet, de la pensée de Khlebnikov, écrivain et théoricien du futurisme russe. Je lui dois, nous lui devons, entre bien d’autres choses, l’attention portée à cette idée qui commence à bénéficier d’un regain d’intérêt.

Alain Trouvé

Université de Reims


P. P.

Patricia Principalli, maître de conférences à l'Université de Montpellier