Aude Déruelle, Le Balzac d’Aragon, 2015

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Aude Déruelle, « Le Balzac d’Aragon », L’Année balzacienne, n°16, 2015, p.119-134.

Résumé :

Y a-t-il seulement un Balzac d’Aragon ? Aragon fut assurément un grand lecteur du XIXe siècle, mais « son » XIXe siècle serait à première vue plutôt celui de Stendhal et de Hugo – avec ce dernier il partageait de la littérature une conception fondée sur l’engagement et une pratique de polygraphe. En revanche, il ne discourt guère sur Balzac, qui fut pourtant le grand auteur de la critique marxiste, paradoxe soulevé par Reynald Lahanque : « ce qui surprend […] c’est la grande discrétion d’Aragon sur Balzac, la grande figure du réalisme dans la tradition marxiste ». Et plus loin : « L’entreprise d’Aragon ne vise pas à l’équité, ne serait-ce qu’envers les prédécesseurs innombrables, passionnément lus, qui ont nourri sa pratique d’écrivain. Peu sont nommés, Balzac l’est à peine, Maupassant, Duranty, les Goncourt sont absents, Flaubert est mentionné dans une note en bas de page du Stendhal ». L’explication avancée à cette lacune est, elle aussi, d’une certaine façon, paradoxale : Balzac étant une cause entendue, gagnée pourrait-on dire, mieux vaut défendre des écrivains délaissés par les marxistes, tel Stendhal. Il semble toutefois que le rapport d’Aragon à Balzac mérite d’être interrogé. Aragon a manifestement une très bonne connaissance des romans de Balzac. Mais cet auteur, pour lui, s’impose comme un héritage – avec tout ce que cela implique de rejet, de détournement, de dénégation, et de continuité.
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P. P.

Patricia Principalli, maître de conférences à l'Université de Montpellier