Résumé de l’auteure: Henri Matisse, roman, publié en 1971, est une des dernières œuvres d’Aragon et peut se lire comme un témoignage de la relation amicale et artistique qu’entretinrent les deux hommes. Œuvre peu connue du grand public et peu étudiée par la critique, elle concentre et exacerbe pourtant un certain nombre de traits caractéristiques de la dernière période d’écriture d’Aragon : le jeu avec différents genres littéraires (l’œuvre se situe à la frontière du livre d’art, de l’essai, de la biographie, et de la fiction), la tentation autobiographique, et l’exploration métapoétique, toujours teintée par un certain désenchantement. En effet, en mettant en scène les marges du livre (marges au sens strict mais aussi notes de bas de page) qui débordent presque parfois le corps du texte, Aragon montre le livre en train de s’écrire – de manière toujours aussi théâtrale. Analysant la création matissienne, il met en abyme la fabrique littéraire, essayant ainsi de percer le mystère de toute création.
Le mémoire cherche entre autres à montrer comment cette œuvre se présente comme une quête de l’origine, dans sa forme même qui superpose les strates temporelles, mais aussi dans son propos : origine d’Aragon, origine de Matisse, origine de la création artistique. L’art se situerait alors entre deux mouvements qui sous-tendent toute la dernière création aragonienne : une dynamique du lien et du dialogue (avec Matisse, avec le lecteur, avec soi-même) et un mouvement d’éclatement et de rupture car l’art suppose, chez Aragon comme chez Matisse, un changement de perspective.
Du Monde réel au Mentir-vrai, la représentation de l’enfance chez Aragon cristallise la quête perpétuelle d’une voix enfantine, exprimant un regard singulier et critique sur le monde. Entre la fiction et le réel, l’imagination et Read more…
Un mémoire de recherche présenté par Cécile Loial à l’IEP de Toulouse 2008, direction Jacques Cantier « Elsa Triolet : survivre et écrire, Un écrivain dans la Résistance, 1939-1944 »