Soutenance de thèse de Damiano de Pieri, Aux origines du surréalisme (1917-1924). « Un nouveau temps du verbe être », 15 novembre 2018

Publié par P. P. le

Damiano de Pieri se propose de reconsidérer la naissance du surréalisme dans la période entre 1917 et la publication du Manifeste du surréalisme en 1924. Il y montre comment Aragon, Breton et Soupault ont tissé leurs réseaux pour s’insérer dans le champ littéraire avant de créer la revue Littérature.


Thèse soutenue sous la direction de Marie-Paule Berranger (Université Sorbonne Nouvelle)et de Rosanna Gorris (Université de Vérone) le 15 novembre 2018.

Jury

Marie-Paule Berranger, Rosanna Gorris, Myriam Boucharenc (présidente du jury), Fabio Scotto.

Résumé

Cette thèse se propose de reconsidérer la naissance du surréalisme dans la période entre 1917 et la publication du Manifeste du surréalisme en 1924. La première partie se concentre sur les années 1917-1918 et montre comment Aragon, Breton et Soupault ont tissé leurs réseaux pour s’insérer dans le champ littéraire avant de créer la revue Littérature. En même temps le désir et la nécessité de publier pour atteindre la légitimité entrent en conflit avec un esprit de groupe et des exigences différentes révélant une délicate stratégie entre adhésion et subversion. Le prétexte d’un essai sur le lyrisme demandé par Reverdy à Breton est l’occasion de mesurer la distance qui se creuse entre les trois amis et la génération des poètes aînés afin d’apprécier les chemins qu’ils ont emprunté pour renouveler l’écriture de la poésie en allant vers l’horizon plus ambitieux d’une critique du langage. Dans la deuxième partie, qui traite des 1919-1924, est d’abord considéré le rapport entre la poésie et l’espace public à la lumière de l’essor de la presse. Enfin, à partir des revues artistiques et littéraires est esquissée une cartographie des tendances esthétiques et idéologiques d’où émerge le surréalisme. Le corpus est constitué par les revues qui « entourent » Littérature, c’est à dire qui forment le premier cercle autour de cette revue, au sens où elles sont mentionnées dans les rubriques consacrées aux revues et où elles accueillent parfois la signature des poètes du sommaire. Cet échantillon représentatif du champ littéraire permet de montrer le socle commun du surréalisme naissant aux modernistes et aux avant-gardes et, inversement, les lignes de fuite qui les distinguent. Cette étude s’inscrit ainsi à la croisée de la sociologie, de l’histoire et de la poétique.


P. P.

Patricia Principalli, maître de conférences à l'Université de Montpellier