Thèse de Anne-Christine Bussard, « Dieses seltsame Mischgebilde von Haus und Strasse. Die Passage une ihre Darstellung bei Louis Aragon und Walter Benjamin », décembre 2016, Université de Lausanne

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Mme Anne Christine Bussard a soutenu sa thèse intitulée: « Dieses seltsame Mischgebilde von Haus und Strasse. Die Passage une ihre Darstellung bei Louis Aragon und Walter Benjamin » le 16 décembre 2016 à l’Université de Lausanne.

Titre en français :

« Ce mélange étrange de maisons et de rues ». Le passage et sa représentation chez Louis Aragon et Walter Benjamin. »

Co-directrices de thèse :

Mme Edith Anna Kunz, Professeure boursière FNS, Faculté des lettres, UNIL

Mme Irene Weber Henking, Professeure, Faculté des lettres, UNIL

Membres du jury :

M. Thomas Hunkeler, Professeur, Université de Fribourg

M. Gérard Raulet, Professeur, Université Paris-Sorbonne, France

Présentation en français

Le présent travail étudie la relation entre le Livre des passages (1927-1940) de Walter Benjamin et l’œuvre qui se trouve à l’origine des réflexions de Benjamin : Le passage de l’Opéra (1924) de Louis Aragon. A partir de la présentation de l’objet commun, ce travail analyse l’influence exercée par le texte d’Aragon sur l’étude des passages parisiens de Benjamin, ce dernier s’inspirant tout d’abord largement des descriptions surréalistes d’Aragon pour plus tard s’en distancier explicitement. Alors que la proximité initiale avec Le passage de l’Opéra – Benjamin en traduit quelques extraits en 1927 ou en 1928 – est démontrée aux niveaux thématique, formel, poétique et esthétique, une approche historique de l’espace permet de rendre compte de ces liens dans les textes ultérieurs de Benjamin. Dans ce contexte historique, le passage se transforme d’un palais féérique et d’un monde sous-marin onirique en un temple du capital marchandises et en un espace de vie collectif. Ce sont avant tout les images et les motifs qui rapprochent les premiers écrits de Benjamin des descriptions d’Aragon du passage comme aquarium humain et comme monde onirique surréaliste. Dans les textes ultérieurs de Benjamin, ce sont ses réflexions architecturales historiographiques qui forment un lien avec Le passage de l’Opéra. L’analyse montre que l’aquarium et l’intérieur présentent non seulement des similitudes architecturales, mais qu’ils sont liés par Benjamin en utilisant la même terminologie pour décrire l’espace de vie des poissons et des hommes. Avec la constellation « passage, aquarium, intérieur », trois concepts qui se forment au 19ème siècle, les descriptions de Benjamin montrent le rapport évolutif entre ces notions de l’espace. D’une part l’aquarium fait son apparition à la fin du siècle comme « mer en bocal » dans les salons bourgeois, la galerie en verre se transformant d’un aquarium métaphorique en une habitation. D’autre part, grâce à des nouveautés architecturales, l’aquarium se rapproche de plus en plus de la forme architecturale de l’ « aquarium humain » décrit par Aragon, l’intérieur devenant un passage transparent. A l’histoire de ces espaces, Benjamin ne joint pas seulement la présentation du passage comme « mélange étrange de maisons et de rues ». Avec la classification historique du passage comme précurseur des édifices modernes en verre, l’ambivalence spatiale du début du 20ème siècle gagne aussi une composante temporelle que Benjamin développe comme espace historique, ceci sur la base des images mythiques et archaïques d’Aragon. A l’aide d’éléments de l’espace et de l’histoire de l’espace – qui sont représentés au moyen d’un langage de l’entrelacement, de l’imprégnation et de la superposition décrivant aussi bien l’expérience des passages surréalistes oniriques que la conception lucide de l’espace de l’ « architecture moderne » – ce travail montre comment Le passage de l’Opéra influe sur le Livre des passages, ceci depuis les premiers textes de Benjamin à caractère surréaliste jusqu’à ses écrits ultérieurs orientés sur l’histoire et les matériaux.

Présentation en allemand

Die vorliegende Untersuchung analysiert das Verhältnis von Walter Benjamins Passagenwerk (1927-1940) zu jenem Text, der nachweislich an dessen Beginn steht: Louis Aragons Le passage de l’Opéra (1924). Anhand der Darstellung des gemeinsamen Gegenstandes untersucht „Dieses seltsame Mischgebilde von Haus und Straße“. Die Passage und ihre Darstellung bei Louis Aragon und Walter Benjamin den Einfluss von Aragons surrealistischer Passagenbeschreibung auf Benjamins Studie über die Pariser Passagen, die sich zunächst sehr stark an diesem Text orientiert und sich später ausdrücklich von Aragon abgrenzt. Während die anfängliche Nähe zu Le passage de l’Opéra, aus der Benjamin 1927 oder 1928 einige Auszüge übersetzt, auf inhaltlich-thematischer, formaler und poetologisch-ästhetischer Ebene aufgezeigt wird, macht ein raumhistorischer Untersuchungsansatz auch in späteren Schriften Verbindungen sichtbar. In diesen späteren Entwürfen rücken ausgehend von der im 19. Jahrhundert entstandenen Architekturform auch die baulichen, sozialen und ökonomischen Veränderungen dieser Epoche ins Blickfeld. Vor diesem historischen Hintergrund verwandelt sich die Passage von einem Feenpalast und einer verträumten Tiefseewelt in einen Tempel des Warenkapitals und einen kollektiven Wohnraum. Sind es zunächst vor allem ähnliche Bilder und Motive, über die sich Benjamins Passagentexte Aragons Inszenierung der Passage als Menschen-Aquarium sowie als surrealistische Traumwelt annähern, bilden in jüngeren Überlegungen architekturgeschichtliche Verwandtschaftsbeziehungen zwischen der glasüberdachten Passage und jenen Räumen, mit denen Benjamin diese in Beziehung bringt, eine Verbindung zu Le passage de l’Opéra. Die Untersuchung zeigt, dass Aquarium und Interieur nicht nur bauliche Parallelen aufweisen, sondern von Benjamin auch über dieselbe Begrifflichkeit, mit der er den Wohnraum von Fischen und Menschen beschreibt, miteinander verknüpft werden. Durch die Konstellation von Passage, Aquarium und Interieur, die alle im 19. Jahrhundert entstehen, wird der in Benjamins Beschreibungen reflektierte entwicklungsgeschichtliche Zusammenhang zwischen diesen Raumkonzeptionen deutlich: Während das Aquarium, das als öffentliches Grottenaquarium aufkommt, gegen Ende des Jahrhunderts als „See im Glase“ in die bürgerlichen Wohnzimmer Einzug hält und der große Glaskasten der Passage vom metaphorischen Aquarium zur Wohnung wird, gleicht sich umgekehrt das durch bauliche Neuerungen immer mehr zu einem transparenten Durchgangsraum werdende Interieur allmählich der Architekturform des von Aragon gezeichneten „Menschen-Aquariums“ an. An der Geschichte dieser Räume macht Benjamin nicht nur dieInszenierung der Passage als „seltsames Mischgebilde von Haus und Straße“ fest. Durch die historische Einordnung der Passage als Vorläufer des modernen Glasbaus bekommt die räumliche Zweideutigkeit der zu Beginn des 20. Jahrhunderts längst veralteten Bauform zugleich eine zeitliche Komponente, über die Benjamin aus dem mythisch-archaischen Bildraum Aragons einen Geschichtsraum entwickelt. Anhand räumlicher bzw. raumhistorischer Elemente, die mittels einer expressiven Formsprache der Verschränkung, der Durchdringung und der Superposition dargestellt werden, die ebenso die Erfahrungsräume der traum- und rauschhaften surrealistischen Passagen wie die nüchternen Raumkonzeptionen des Neuen Bauens beschreiben, zeigt die vorliegende Untersuchung, wie Aragons Le passage de l’Opéra Benjamins Passagenwerk von den frühen surrealistisch geprägten bis hin zu den späteren material-historisch ausgerichteten Schriften beeinflusst.

Accéder à l’intégralité de la thèse en allemand

Anne Christine Bussard a obtenu un prix de la Faculté pour sa thèse en septembre 2017


P. P.

Patricia Principalli, maître de conférences à l'Université de Montpellier