Alain Trouvé, « Aragon / du Bouchet : anthologies hugoliennes au vingtième siècle », in L’Anthologie, histoire et enjeux d’une forme éditoriale du Moyen-Age au XXIe siècle, sous la dir. de Cécile Bohnert et de Françoise Gevrey, Reims, Épure, 2015

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Alain Trouvé, « Aragon / du Bouchet : anthologies hugoliennes au vingtième siècle », in L’Anthologie, histoire et enjeux d’une forme éditoriale du Moyen-Age au XXIe siècle, sous la dir. de Cécile Bohnert et de Françoise Gevrey, Reims, Épure, 2015

à paraître incessamment <a href="Anthologie_fichier.pdf« >Voir le pdf de présentation A la demande de l’auteur et avec l’autorisation des éditions Epure, nous reproduisons ci-dessous le début de l’article d’Alain Trouvé : L’œuvre de Victor Hugo a résisté à la révolution poétique des années 1860 conduite par Rimbaud, Lautréamont, Mallarmé ; sa puissance évocatoire apporte un démenti à tous ceux qui ne perçurent en elle que rhétorique creuse. Aussi ne fut-elle guère atteinte par la boutade médiocre de Gide : « Victor Hugo, hélas ! ». Rimbaud concéda au poète dans la fameuse « Lettre à Paul Demeny » d’avoir été quelquefois voyant. Aragon et Breton le portaient en haute estime et firent partager leur enthousiasme à leurs jeunes compagnons lors de ces mémorables soirées où les surréalistes s’amusaient à noter les écrivains du répertoire. Parmi les poètes du vingtième siècle fascinés par le géant Hugo, quel couple en apparence plus dissonant que celui formé par Aragon et du Bouchet ? Ils n’appartiennent pas à la même génération ; certes les dates de première publication de leurs anthologies sont assez proches mais les partis-pris esthétiques qui les sous-tendent s’opposent diamétralement. En 1952, Aragon fait paraître aux Éditeurs Français Réunis une première version de Avez-vous lu Victor Hugo ? Deux autres suivront, en 1969 et en 1985. Du Bouchet publie de son côté en 1956 chez GLM un petit livre L’Œil égaré dans les plis de l’obéissance au vent par Victor Hugo que suit, dans l’édition Seghers de 2001, un essai de vingt-cinq pages, « L’infini et l’inachevé », écrit en 1951. L’ouvrage demeure relativement méconnu . Le terme « anthologie » convient-il seulement à ces deux livres ? Le caractère gigantesque de l’œuvre hugolienne semble autoriser la réduction à un seul auteur, contrairement à l’usage dominant du terme. Le caractère anthologique est assumé dans le péritexte des deux éditions. On lit ainsi sur la quatrième de couverture de L’Œil égaré : « En 1956, chez GLM, il a publié à cinq cents exemplaires une anthologie de l’auteur de La Légende des siècles qui est une des plus intenses illustrations de ce que peut être l’art de la lecture ». Même affichage, côté Aragon, où l’on annonce : « Une anthologie de l’œuvre poétique de Victor Hugo, la lecture d’un poète par un autre poète ». Que signifie alors le très grand écart entre les deux images du poète Hugo ainsi données ?

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