Corinne Grenouillet, « Le monde noir américain dans la vie et l’œuvre d’Aragon (1920-1945) », Présence africaine : Revue culturelle du monde noir, n° 187-1888 : Éloge de l’écrivain, 2013, p. 315-327.

Dans les années 1920, le jeune Aragon était un noctambule, qui fréquentait les bars et dancings[[« […] les hommes de mon âge auront particulièrement aimé une invention qui est de leur temps, qui le marque, le dancing que je me refuse à considérer comme un lente déformation moderne de ces bals grossiers connus par les générations précédentes » écrit le narrateur du Mauvais plaisant dans La Défense de l’infini, romans, édition renouvelée et augmentée par Lionel Follet, Gallimard, 1997, p. 370.]] à la mode. L’univers qu’il découvrit alors, il le recréa en 1926 dans Le Mauvais plaisant, un manuscrit destiné à Jacques Doucet et que Lionel Follet a présenté dans son édition renouvelée de La Défense de l’infini[[Que Lionel Follet soit ici remercié pour son inépuisable et généreuse érudition ; ce travail lui doit beaucoup.]]. Pendant la Deuxième guerre mondiale, Aragon revint sur ces années dadaïstes et surréalistes en écrivant Aurélien : il prête au personnage éponyme des fragments de son autobiographie. Du Mauvais plaisant à Aurélien, le Paris nègre dessine la toile de fond de virées nocturnes dans les bars de Montmartre et de Montparnasse, la socialité des jeunes bourgeois qui se mêlent aux prostituées, souteneurs, chanteurs et artistes de jazz. Le Paris de l’époque, cosmopolite, autorise l’encanaillement, le « dépaysement » : « Je me suis souvent dépaysé dans ces Russies, ces Florides en miniature » s’exclame le narrateur du Mauvais plaisant[[ Aragon, Le Mauvais plaisant, op. cit., p. 372.]]. Lire la suite dans le numéro de Présence africaine via Cairn. Prix : 4 €. Site de Présence africaine. Prix du numéro 187-188 : 58 €.