Mireille Hilsum et Hélène Védrine (dir.), La relecture de l’œuvre par ses écrivains même t. III : Se relire par l’image, Kimé, 2012,

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Mireille Hilsum et Hélène Védrine (dir.), La Relecture de l’œuvre par ses écrivains même t. III : Se relire par l’image, Kimé, 2012, 424 p.

Présentation (notice éditeur) :
Se relire, c’est reprendre une oeuvre ancienne, publiée, intervenir dans ses marges (en préface, ou en notes), la recomposer (en Oeuvre complète ou en anthologie). C’est ériger, souvent, son propre tombeau, se réviser voire se renier, que le relecteur mette ses mots dans ses mots ou qu’il use de la colle et des ciseaux. Mais se relire par l’image est-ce encore se relire ? L’altérité de soi à soi est autrement radicale, quand le relecteur passe à l’image, dans le livre, sur la scène ou à l’écran.
Le volume 1 envisageait la relecture depuis le XVIIIe siècle, le second se concentrait sur le XXe siècle. Ce volume en revient au XIXe siècle parce que l’image se fait omniprésente, obligeant les écrivains à se relire autrement, non seulement dans l’espace clos du cabinet de travail mais aussi dans le contexte de l’espace public d’une culture de masse visuelle. Dès lors « revoir » son texte, ce n’est pas l’adapter. Il ne s’agit pas ici de penser comment l’image figure le texte, mais comment elle le refait selon son propre régime sémiotique, comment elle fait retour sur lui et l’affecte. Bien des points communs cependant relient la relecture par l’image aux formes étudiées dans les volumes précédents. L’alternative est souvent la même : se relire, est-ce se relier, se réapproprier son oeuvre propre voire sa mise en image par d’autres ? Ou se délier de soi, de son oeuvre ancienne ?
L’une des principales fonctions de la relecture se retrouve de même ici : « revoir » son texte, c’est encore très souvent rectifier une réception, un malentendu originaires.
Cependant, parce qu’elle rompt avec le texte, la relecture par l’image interroge l’écriture même. La confrontation entre les deux systèmes sémiotiques semble la contraindre à s’interroger sur ce qui forme son essence, ses structures essentielles. Quand la relecture par les mots réécrit le texte, l’image, alors même qu’elle semble ne pas y toucher, le désécrit radicalement.

Articles consacrés à Aragon :
Dominique Vaugeois, « Se relier par l’image : Aragon iconographe dans Henri Matisse, roman »
Thomas Augais, « Les Beaux Quartiers d’Aragon réécrit au présent accentué par Giacometti »

Éditions Kimé

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ISBN 978-2-84174-585-2 Prix TTC France 32 €