Aragon / Jean Ristat, à Nantes (20 mai 2010, 19h30)

Publié par L. V. le

TÊTE BÊCHE

Jean Ristat / Louis Aragon Présenté par Frédéric Laé Jeudi 20 mai / 19h30 / Pannonica / Nantes Poète, romancier, auteur dramatique, né en 1943, Jean Ristat fut ami de Louis Aragon, qui a fait de lui l’exécuteur de son legs littéraire. De plus qu’il lira quelques extraits de son oeuvre, il présentera à l’occasion de cette lecture “Tête Bêche” un texte peu connu de son ami “Celui qui s’y colle”, préface du catalogue d’exposition du peintre surréaliste Pierre Roy où il est beaucoup question de Nantes. Il fut fondateur de la revue Digraphe. Son oeuvre, foisonnante, emprunte largement à l’héritage baroque, mais aussi classique, mais aussi à la modernité de Mallarmé ou bien à celle de Ponge, Jean Ristat est un grand lecteur, mais un écrivain qui subvertit la tradition héritée. “Un livre de Jean Ristat est un espace d’abondance qui peut tout accueillir : les lilas, les motos, la merde, le sperme, la révolution, les crapauds, les poteaux électriques, les dieux, la mort, la danse, les bars, les graffitis… ça grouille de forces vives et de pourritures amoncelées. Le rythme est puissant, les métaphores déferlent…”, écrit Omar Berrada en préface à Ode pour hâter la venue du printemps (Poésie/Gallimard, 2008). L’essentiel de son oeuvre est publié aux éditions Gallimard, citons : Du coup d’état en littérature, suivi d’Exemples tires de la bible et des Auteurs anciens (1970), Lord B., roman par lettres avec conversations (1977), Le Naufrage de Méduse, comédie héroïque (1986), Le déroulé cycliste, roman (1996), N Y Meccano (2001), Artémis chasse à courre le sanglier, le cerf et le loup (2007)… Je sens la noire rumeur en moi comme un tonnerre De la langue rouler dans ma bouche et l’éclair De tes dents sur ma peau comme au ciel avant Le vent la morsure du soleil à son déclin J’ai beau vouloir te résister rien n’y peut pas Même qu’il fait jour depuis longtemps et que le Réveil a lancé sa sonnerie comme un Poignard et j’entends dans la rue les pas pressés Des travailleurs vers les gares je te raconte La misère des trains où l’on s’entasse et la Pâleur des visages que la poudre dissi Mule mal les parfums bon marché la tristesse Des corps de femmes aimé à la hâte dans La poussière du sommeil comme un Désert de sable dans la gorge où les roses Se fanent et je sens toute la douleur du monde Battre dans mon ventre où tu poses ton oreille Comme un coquillage écoute mon enfant le Tocsin formidable du malheur et de la Solitude in Ode pour hâter la venue du printemps, Poésie/Gallimard, 2008 Sites de référence:

Maison de la Poésie à Nantes:

http://www.maisondelapoesie-nantes.com/

Le Pannonica, Nantes:

http://www.pannonica.com/cquoi/index.html

L. V.

Luc Vigier, maître de conférences à l'Université de Poitiers