Compte rendu par Roselyne Waller, de Florian Mahot Boudias : Poésies insupportables, Politiques de la littérature dans l’entre-deux-guerres (Aragon, Auden, Brecht), Classiques Garnier, 2016
D’emblée l’auteur de cet ouvrage s’explique sur l’apparent paradoxe d’un titre qui ne manque pas d’étonner.
Il s’intéresse en effet à un pan de la littérature très particulier, la poésie écrite entre les deux guerres mondiales par Aragon, Auden et Brecht. Poésie de circonstance qui semble suscitée par le contexte historique dans divers pays européens, c’est une poésie politique, radicale, violente, proche de la propagande et du mot d’ordre et pour ces raisons considérée par d’aucuns comme insupportable (à l’instar du « Roman » qu’évoque Jean-Pierre Morel[[Jean-Pierre Morel, Le Roman insupportable, l’Internationale littéraire et la France,1920-1932, Gallimard,1985.]]), et pour tout dire illisible – d’aucuns pouvant être, a posteriori, les auteurs eux-mêmes, puisque Aragon et Auden ont récusé forme et fond de certaines de leurs productions de cette époque, pour les outrances de leurs condamnations et les excès de leurs enthousiasmes malmenés par l’histoire.
L’étude de Florian Mahot Boudias, qui se fonde sur « le goût de l’archive[[Poésies insupportables, Politiques de la littérature dans l’entre-deux-guerres (Aragon, Auden, Brecht), Classiques Garnier, 2016, p. 33.]] », se propose d’interpréter cette poésie singulière en rapport étroit avec une conjoncture historique foisonnant d’événements dramatiques et d’idéologies bouleversantes, mais sans la limiter – comme cela a été le cas jusque-là[[Hormis évidemment les précédents travaux de Florian Mahot Boudias, parmi lesquels nous citerons : « Politique de l’illisibilité : André Breton face à Aragon dans Misère de la poésie (1932) », Littérature Histoire Théorie, n° 15, 2015 ; « “Front rouge”, les tracts et l’Humanité : hypothèses sur la genèse d’un poème “détesté” », Recherches croisées Elsa Triolet-Louis Aragon, 2001, n°7 ; « Poèmes politiques et de propagande dans l’entre-deux-guerres, autour de W. H. Auden et L. Aragon, des textes mineurs a posteriori ? », Interférences littéraires/Literaire interferenties, n° 13, 2014.]] – à un épiphénomène simplement significatif de mythologies (souvent révolutionnaires) contemporaines. En effet si la poésie est bien d’une manière générale « une pratique nécessaire au récit collectif et à l’identité communautaire[[Florian Mahot Boudias, op. cit, p. 12.]] », cette poésie-ci fournit un cadre particulièrement éclairant pour penser les rapports entre art et politique, la question du pouvoir politique de la poésie s’y trouvant nettement confrontée à celle de l’autonomie de la littérature. Par ailleurs la marginalité de cette poésie offre un point de vue privilégié pour interroger la notion même de littérature et examiner l’historicité de sa définition, de ses frontières, de ses valeurs et canons.
Ces poésies insupportables sont donc envisagées par Florian Mahot Boudias comme système, c’est-à-dire avec leurs modes de fonctionnement propres, mais aussi en relation avec des problématiques purement littéraires, de critique interne et externe, dans leur rapport avec des mouvements littéraires et artistiques, en lien avec la place de l’art dans l’espace social.
L’analyse de la production « militante[[Pour Aragon, il s’agit essentiellement des recueils : Le Mouvement perpétuel, La Grande Gaîté, Front rouge, Persécuté persécuteur ; pour Auden de : The Orators, Look, Stranger !, Spain ; et pour Brecht de : Hausapostille, Lieder Gedichte Chöre, Svendborger Gedichte.]] » des trois poètes est donc soutenue par deux lignes majeures – celle de l’histoire et de la chronologie fine mais aussi celle du questionnement théorique – qu’il émane des poètes eux-mêmes, d’autres écrivains, de critiques contemporains (et plus tardifs) ou de l’auteur de l’ouvrage.
C’est ainsi qu’en plus d’Aragon, d’Auden et de Brecht, dont ce livre ne produit nullement des monographies, sont convoqués d’innombrables écrivains, théoriciens, essayistes, critiques, historiens.
L’ouvrage débute par une indispensable mise au point sous la forme d’un « prologue chronologique » intitulé « Aperçu de la politisation des poètes entre 1918 et 1939 ».
Il montre comment l’histoire en train de se faire s’impose à tous et somme en quelque sorte de prendre parti[[François Taillandier dans son ouvrage Aragon 1897-1982, « Quel est celui qu’on prend pour moi ? » (Fayard, 1997) soulignait lui aussi à quel point cette époque prenait à partie les écrivains – lesquels prenaient le risque de se tromper bien davantage que ceux qui les jugent ensuite en des temps plus faciles.]], et comment chez les trois écrivains la révolte issue de la Première Guerre à la fois se radicalise et ouvre sur une lutte antifasciste commune dans des fronts d’écrivains (en 1937 les trois auteurs se croisent au Deuxième Congrès international pour la Défense de la Culture), mais aussi sur des engagements personnels marxistes qui passent par l’adhésion à des partis (Aragon au PCF), des témoignages de soutien (Auden se rend en Espagne en 1936), et par l’exil pour Brecht. La critique des systèmes sociaux qui produisent les guerres et le fascisme s’exprime dans une poésie combative, dénonciatrice, révolutionnaire, qui reconnaît même la nécessité du meurtre politique (Auden dans Spain et Aragon dans Front rouge) et se fait parfois le chantre dithyrambique du camp soviétique (Aragon dans Front rouge et Hourra l’Oural).
Mais cette poésie politique n’ira pas sans poser question à ceux qui l’écrivent. À Auden, auteur de poèmes d’action politique (Spain, A communist to others), elle apparaît pourtant comme s’éloignant, pour un temps contraint, de l’essence de la poésie. Quant à Aragon, il cessera d’écrire de la poésie, trouvant dans le roman une meilleure arme réaliste socialiste. Pour Brecht, la politisation de sa pratique poétique est rendue moins sujette à caution par sa situation d’antinazi en exil.
Si la politisation à cette époque touche également les autres genres littéraires (roman, théâtre), elle suscite davantage de réactions pour la poésie car elle entre en conflit avec une conception issue du symbolisme : « la profanation du sanctuaire poétique rend la poésie insupportable[[Florian Mahot Boudias, op. cit, p. 397. ]] ».
C’est pourquoi les parties suivantes de l’ouvrage se livrent à un examen théorique approfondi portant sur des aspects génériques (« La politisation du poème, la subversion d’un genre ? »), sur les rapports du poète à son temps (la poésie peut-elle, et de quelle manière, prendre en charge l’histoire), et sur les effets dans le réel, sur l’efficacité, de la poésie politique (« La poésie et l’action »).
La dispute est intense sur le point de la propagande et de sa compatibilité avec la poésie, recoupant les controverses sur l’autonomie de la poésie ou la fonction critique du poète, entre tenants de la poésie pure ou ceux d’un art “impur” inscrit dans le réel et la lutte.
Pourtant la contre-propagande violente imposée par l’histoire n’est pas nécessairement incompatible avec le lyrisme du poète qui prend en charge l’universel, et la poésie, pour certains, n’a d’autres voies que de se colleter au réel, de devenir réaliste et de puiser « dans la poubelle étincelante[[Aragon, « Le Retour à la réalité », discours prononcé au Congrès des Écrivains pour la Défense de la Culture (1935), cité dans op.cit., p. 104.]] » des horreurs du temps. Le poète peut se faire le « barde prophétique[[Florian Mahot Boudias, op. cit, p. 121.]] » de son peuple que ce soit à travers un chant national (Brecht à travers son appropriation du Volkslied tout autant que Lorca ou R. Alberty) ou par une poésie révolutionnaire moderniste qui a pour phare Maïakovski. Contre ceux qui refusent pour la poésie « la dictature du contenu » et lui assigne l’immémoriel (Gottfried Benn), d’autres constatent qu’il est illusoire de croire échapper à une histoire qui fait effraction dans le psychisme du sujet lyrique (Auden, Spender), lequel est inéluctablement voué à retranscrire formellement les « éclats de l’événement[[Ibid, p. 159. Si Brecht est plus intéressé par la politique et Aragon par l’histoire, leur poésie recueille la circonstance, Brecht écrit sur Dimitrov, le métro de Moscou et Hitler, et Aragon sur les politiciens et sur l’Oural.]] ». Construire du « sens historique[[Florian Mahot Boudias, op. cit, p. 165.]] » se fait pour le poète dans des formes variées : Auden peut mêler le lyrisme amoureux à la dénonciation politique sur un mode symbolique et élégiaque, Brecht aime les histoires et anecdotes, use des petits faits du quotidien, quand Aragon, pour fustiger les exactions et chanter la Révolution, adopte volontiers le ton épique, passant du pamphlet à l’ode.
Dans tous les cas, selon F. Mahot Boudias, même dans celui où le chant épique tourne à une pesante propagande, le poème transcrit la résonance de l’histoire dans l’intimité d’un sujet.
La poésie politique, poésie d’adresse, postule nécessairement une efficacité. Pour Aragon, écrire est une action dont on peut être tenu pour responsable (comme il le montre dans Anicet et le vit avec l’affaire Front Rouge) ; Auden croit à la puissance de la parole au sein de la communauté, et Brecht, plus radical, partisan d’un « réalisme offensif[[Brecht, cité par Florian Mahot Boudias, op. cit, p. 200.]] », d’un art incitant à agir, forge la notion de Gebrauchslyrik, poésie d’action utilitaire.
Pour se faire entendre, les poètes font « feu de tout bois[[Ibid., p. 206.]] », usant aussi bien des très nombreuses revues littéraires européennes que de la place publique (affiches), qui permet de se faire entendre (meetings, théâtres…), valorisant l’expression orale de la poésie. Les armes de la poésie d’action sont celles de la satire, par petites touches chez Auden, plus féroce chez Aragon et Brecht (ou Tucholsky) ; mais elles sont aussi celles du déchaînement exacerbant les antagonismes sociaux, le plaisir destructeur s’exprimant avec le plus d’hybris chez Aragon, qui cherche à déstabiliser le lecteur à travers une esthétique percutante, quand Auden qui comme lui tend à magnifier le futur croit plutôt à une poésie proposant un « discours du doute[[Ibid., p. 274.]] » et Brecht fabrique une didactique de la réception critique opérant par la Verfemdung.
Ces poètes si puissamment sollicités par l’histoire ne pouvaient manquer de penser leur ancrage historique littéraire – non plus que F. Mahot Boudias qui opère une mise en perspective de cette production poétique avec la littérature passée et avec la modernité.
Il établit la continuité de cette poésie politique avec la conception romantique du poète comme mage ou prophète diffusant des idéaux libéraux (sauf en Allemagne, où le romantisme conservateur et nationaliste est plutôt revendiqué par le nazisme) – continuité qui, malgré des apparences avant-gardistes et avec le concours de la disqualification ultérieure des utopies alors mises en avant, classerait plutôt aujourd’hui la poésie politique de l’entre-deux-guerres comme « pratique conservatrice[[Ibid., p. 333.]] ». Ces poètes revendiquent pourtant un lien avec la modernité poétique (surréalisme, futurisme…), même s’ils refusent l’hermétisme et recherchent un renouvellement moderne des formes et stratégies poétiques pour atteindre leur public. L’expérimentation esthétique se traduit chez Auden par le jeu des contrastes entre familiarité du ton et forme classique, mais Brecht réélabore des formes populaires dans un sens moderniste (du Volkslied au song). Aragon valorise les formes populaires pour elles-mêmes, et en use dans une poésie révolutionnaire de commande.
Une partie de ces productions est jugée aujourd’hui rétrograde et grandiloquente. Et pourtant cette poésie « illisible » a travaillé le canon de la littérature moderne et fait bouger les lignes de sa compréhension. On peut revendiquer une place pour Front rouge comme production d’une poésie en train de constituer à grand fracas dans un monde insupportable une transformation de la norme littéraire, par définition mouvante et toujours inachevée. Ces œuvres d’intellectuels « concernés[[Barthes, cité p. 404.]] » posent la question toujours actuelle des liens entre la littérature (l’écrivain et le lecteur) et le monde.
Ce travail très dense, très documenté – comme en témoignent la très riche bibliographie, la convocation érudite de très nombreux auteurs ou revues pour analyser les débats du moment dans les domaines historiques, idéologiques et surtout artistiques, restituant du même coup la couleur intellectuelle et culturelle de toute une époque – est servi par une grande précision qui en éclaire la lecture.
L’ouvrage a des vertus d’étendue, une vaste horizontalité, si l’on veut, par l’ampleur des questions et des domaines traités, mais aussi des vertus de profondeur, une forte verticalité, qui est celle de l’analyse minutieuse, serrée et rigoureuse.
Le texte s’attache à toujours définir avec minutie les concepts dont il use (récusant, par exemple, et en s’en expliquant, la notion d’engagement pour lui substituer celle des usages politiques de la poésie), à situer scrupuleusement les notions dans les controverses qu’elles ont suscitées, à redonner des polémiques critiques ou à faire le point pour le lecteur qui en a(urait) besoin sur des aspects en lien avec l’étude menée (romantisme, modernisme, sujet lyrique, notion d’événement, de circonstance…).
Le point de vue auquel un concept est utilisé est systématiquement indiqué, tout comme la perspective exacte de la réflexion. Dans le déroulement de l’étude, des notions sont reprises sous des angles nouveaux qui en construisent progressivement par approfondissement toutes les implications pour le lecteur (la propagande, le poème comme trace et récit, le chant national, la Gebrauchsdichtung…).
Les aspects rhétoriques de la démonstration fonctionnent en même temps comme didactique de la lecture.
Un travail de recension mené avec une visée d’exhaustivité (ainsi est établi un véritable inventaire des revues publiant en Europe de la poésie politique[[Florian Mahot Boudias, op. cit, p. 219 sqq.]]) permet de gager que l’ouvrage constituera une mine pour des chercheurs à venir. Il nous amène ainsi à frayer avec des poètes politiques de droite moins notoires que ceux qui occupent le devant de l’analyse, ou à découvrir des aspects peu connus de ces derniers – tel poème de Brecht, jamais repris en recueil[[Ibid., p. 45.]] ; des poèmes de commande écrits par Aragon, alors qu’il officie en « animateur culturel » du PCF, sa pratique du « chœur parlé », le projet inabouti d’un recueil de poèmes « Les communistes ont raison » en 1933[[Ibid., p. 383; p. 211; p. 218. Les Communistes ont raison a été étudié par Édouard Ruiz dans Recherches croisées Aragon/Elsa Triolet n° 9, 2004.]].
La confrontation des trois poètes se fait souplement, sans esprit de système, leur accordant une importance relative variable suivant les thèmes abordés, cherchant, au-delà des points de jonction qui légitiment leur rapprochement dans l’ouvrage, à faire apparaître leur singularité à travers leurs postures ou écritures spécifiques. Le texte montre, par exemple, que la violence verbale chez Brecht est minorée en raison de sa stratégie de conviction qui s’appuie sur l’efficacité de la suggestion et préfère au prophétisme visionnaire l’ironie et la caricature voire le lyrisme élégiaque.
L’une des forces et l’un des agréments du livre de F. Mahot Boudias sont de proposer de très nombreuses citations bilingues (la version originale étant fréquemment traduite par l’auteur). Elles rendent compte dans la langue d’origine des diverses positions dans les questions discutées et y tiennent leur rôle indispensable de document, mais surtout elles permettent au lecteur de saisir la diversité des styles.
Car ce qui est évidemment l’essentiel à cet égard est l’abondance des textes et surtout des poèmes écrits par les trois auteurs (restitués parfois entiers, sinon par longs extraits), qui ont l’inestimable intérêt de donner à entendre leur voix, incitant quasiment à une lecture à voix haute, de manifester la beauté ou l’extravagance de leur chant.
Comme de surcroît ces poèmes sont généralement analysés dans le cadre de la démarche réflexive de l’auteur de l’ouvrage, s’ajoute, pour le lecteur, le plaisir intellectuel éprouvé à suivre le cheminement d’une pensée en train de se faire (même si elle est l’objet d’une reconstruction d’écriture) à l’écoute sensible, à l’émotion suscitée par la mise en mots poétique.
Car on l’aura compris, aux yeux de l’auteur (comme aux miens), tout n’est pas insupportable dans cette poésie, loin s’en faut.
D’ailleurs, les trois poètes ne paraissent pas tout à fait au même degré insupportables. Si Auden a renié certains de ses écrits violents et très datés idéologiquement, il semblerait qu’il ait abandonné ce type de poésie politique beaucoup plus rapidement qu’Aragon. Et si Brecht a parfois donné dans un éloge par trop appuyé de l’URSS, en fait l’essentiel de ses poèmes de critique politique (qui ouvrent sur leur intégration dans le théâtre brechtien) a longtemps continué, me semble-t-il, à intéresser et plaire avant une période de purgatoire (plus que de condamnation absolue) liée au déclin des grandes idéologies politiques. Au fond, Aragon (celui de cette période) serait le plus illisible.
La question examinée par F. Mahot Boudias était de déterminer si pour autant et malgré les reniements d’Aragon toute la poésie écrite à cette époque méritait d’être jetée aux oubliettes et non pas plutôt d’être soumise à un regard neuf, critique mais libéré d’une interprétation univoque arc-boutée sur des (op)positions de principe.
Il est envisageable que, sans tomber dans des excès inverses, on puisse vibrer en lisant certains poèmes, ou certains passages de ceux-ci, et se sentir touché par leur puissance, leur élan et même leur conviction.
Philippe Caubère, qui a redonné en 1996 une publicité à ces poèmes dans la première partie de son spectacle « Le Communiste et le Fou », faisait ressortir dans son interprétation, à côté des outrances indéfendables ou risibles, la force, la fougue et la beauté des vers. Il précisait qu’il lui semblait réparer une injustice en mettant en scène ce poète parfois écarté en tant que communiste et il écrivait alors : « au fond du plus délirant poème d’Aragon à la gloire du parti communiste […] persiste et résiste ce mystère propre au grands écrivains : le style ». Et il corrélait cette mystérieuse capacité créatrice à une posture politique au sens large : « l’engagement de ces géants de l’art dans leur œuvre, de leur propre vie dans leur œuvre et de leur vie dans la vie tout court ne ressemble à aucun autre. Ils sont ce qu’ils sont parce qu’ils ont pu et su s’abandonner au tumulte de la société et de leurs démons intimes ».
En tout état de cause, des poèmes de ces trois géants devenus irrecevables ou mis au ban sont rendus ici à une lecture publique et savante, déculpabilisée (de témoigner seulement du goût pervers d’un stalinisme ossifié), non seulement légitimée par un regard historicisant, mais aussi potentiellement dispensatrice d’un véritable plaisir.
Au moins le lecteur peut-il, au bout de sa lecture, en connaissance de cause, éprouver personnellement si ces poèmes lui sont ou non insupportables !
On saura gré à l’auteur de cette ouverture, incitant à une relecture stimulante et à un débat fructueux, ne cédant ni sur la rigueur théorique ni sur le plaisir du texte.
Roselyne Waller, octobre 2017.