Jean Levaillant, par Valère Staraselski
L’apport de Jean Levaillant, mort le 24 novembre dernier, à la connaissance de l’oeuvre d’Aragon est incontestable. Il a dirigé plusieurs thèses sur les romans d’Aragon, dont celles de Patricia Principalli et Renate-Lance, il a participé aux débuts de l’équipe de recherche sur Aragon avec notamment Michel Apel Muller, Suzanne Ravis. Il était prévu pour traiter le Paysan de Paris dans le premier projet de la Pléiade Poésie qui a été interrompu. Rappelons également que depuis la création de la Fondation, il était membre du Conseil d’administration de la Maison Elsa Triolet-Aragon… Sa volonté de lire profondément ce qui avait été écrit profondément – disait-il- s’effectuait dans une démarche théorique prise au fonctionnement même de l’écriture. Grand connaisseur, passionné de la littérature française, d’Anatole France à Paul Valéry, de Flaubert à Ponge il avait une appétence, qu’il savait transmettre, pour la création contemporaine. S’agissant des textes d’Aragon, il orientera notamment sa direction de recherche sur les rapports entre écriture, imaginaire et idéologie en ce qu’ils réalisent une tension qui fonde la représentation.
Pour Levaillant, le maître mot de l’écriture aragonienne sera invention. Ce vocable s’applique également au travail inlassable de ce grand professeur, véritable humaniste qui aura su faire partager le désir de littérature, celle d’Aragon comprise.
Valère Staraselski