Roselyne Waller, « Aragon et la Théorie de la carte postale », 24 mars 2014

Publié par C. G. le

4378770_7_d0f8_carte-postale_4b6c978f0b7799e8e33d0bc889653a3d.jpg

Actes Sud vient de publier (fév 2014) Théorie de la carte postale de Sébastien Lapaque, petit livre plein de charmes qui ravira les adeptes de sa pratique, qui n’a pas dit (écrit) son dernier mot.

4378770_7_d0f8_carte-postale_4b6c978f0b7799e8e33d0bc889653a3d.jpg

La poésie de la carte postale et celle de l’ouvrage se nourrit de références littéraires explicites ou implicites, mais réserve une place particulière à Aragon, sinon aux cartes postales expédiées dans ses romans et poèmes. Dans les débuts du texte, celui qui est habité par l’envie d’écrire une théorie de la carte postale entre dans le bar-tabac-PMU possédant tourniquets à cartes postales d’un village breton. Installé sur une banquette, inspiré par la couleur verte dominante, il commande un vittel-menthe qui fait automatiquement ressurgir dans sa mémoire deux vers du Roman inachevé, qu’il cite :

Je demeurai longtemps derrière un Vittel-menthe
L’histoire quelque part poursuivait sa tourmente

Et les vers d’Aragon fournissent en quelque sorte un cadre, puisque, après le constat : « Mais ces deux vers d’Aragon, c’était déjà un bon début pour sa Théorie de la carte postale, un très bon début même. », la fin ramènera le théoricien à Paris, dans une brasserie sise à droite carrefour de l’Odéon où il demandera avec un vittel-menthe, ayant oublié son stylo mais non ses cartes postales : « garçon, de quoi écrire », derniers mots du poème d’Aragon comme de ce manifeste sur un certain art d’écrire.

Voir l’article de Jean Birnbaum dans Le Monde des livres du 6 mars 2014