Michel Apel-Muller par Roselyne Waller, 25 décembre 2012

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D’autres mieux que moi connaissaient et diront l’acuité et l’étendue de son intelligence et son rôle premier dans la recherche autour d’Aragon et d’Elsa Triolet.

Il m’est apparu comme celui qui tenait les deux bouts des choses : capable d’observer, devant une photo légendée d’Aragon à mes yeux innocente, qu’elle comportait trois erreurs (un griot en Aragonie s’est éteint, une bibliothèque a brûlé) et capable d’expliquer, lors d’une cérémonie officielle en son honneur, avec la plus grande précision, comment il fabriquait, enfant, dans sa région de l’Est de la France qui a vu passer tant de guerres, de la charpie pour les blessés de la dernière ; la charpie se matérialisait et l’on faisait le chemin de la langue et de la littérature à rebours, de la métaphore à l’objet concret – pour aboutir à une nouvelle image : toujours il avait continué à faire de la charpie…

Je me souviens de la dernière fois où je l’ai vu, devant sa maison de Jayac, au lieu dit Ventadour, fragile et debout parmi ses arbres.