Aragon, « Les regards que je vois dans les toiles d’Alain Kleinmann…»
Les regards que je vois dans les toiles d’Alain Kleinmann, je les reconnais, ils sont comme surpris de notre mémoire vraie : les écritures qui les barrent, les espaces qui les enveloppent, les mouvements dans lesquels ils frissonnent semblent des morceaux arrachés à la réalité.
Souvenirs d’instant de vie, art puissant qui ancre ses racines dans le quotidien-même et qui par pudeur s’autoparaffe à l’infini comme après un long chemin dans le temps. La peinture d’Alain Kleinmann appartient à ce qui fonde l’art : un sentier pétri d’humanité chaude et douloureuse qui bouleverse par sa vérité plastique et poétique. Ses thèmes sont notre vie : gares, lieux publics, mouvements de foules, rapports entre les regards, scènes théâtrales, espaces de murmures inquiétants, de mascarades secrètes, d’espoirs et de lueurs nichés dans les ombres.
En contemplant les œuvres d’Alain Kleinmann, c’est devant notre profondeur que nous nous trouvons, c’est un des chemins par lesquels nous regagnons notre lumière intérieure. Louis Aragon.
Lire l’entretien du peintre Alain Kleinmann avec Marianne Delranc Gaudric