Josette Pintueles, « 30 ans de la mort d’Aragon », Compte rendu de la journée du 29 septembre 2012, au Moulin de la Villeneuve

Publié par C. G. le

Compte rendu du 29 septembre 2012. 30 ans de la mort d’Aragon.

La commémoration des trente ans de la mort d’Aragon organisée à la Maison Elsa Triolet-Aragon, Moulin de Saint-Arnoult en Yvelines, le 29 septembre 2012, a donné lieu à une belle mise en valeur de son œuvre.

L’hommage à Aragon s’est fait en deux temps : une lecture de textes d’Aragon par Didier Bezace et Denis Podalydès d’une part, un concert de Bernard Lavilliers ensuite.

La lecture alternée par les deux comédiens a certainement fait découvrir le prosateur à une partie du public. Il s’agissait d’abord de la fin des Beaux Quartiers, lue par Denis Podalydès et du chapitre d’Aurélien sur la rencontre du héros et de Riquet à la piscine Oberkampf, par Didier Bezace ; puis la description de la blondeur dans « Le passage de l’Opéra », du Paysan de Paris, suivie de la nouvelle « Les bons voisins », tirée de Servitude et grandeur des Français et incluse dans Le Mentir-vrai, qui a beaucoup fait rire le public. La lecture s’est achevée par la poésie : l’« Epilogue » des Poètes, puis le « Chant pour Slava », des Adieux, prolongé par quelques mesures de la Sarabande de Bach jouée par Rostropovitch.

Des poèmes plus connus du public ont été chantés en soirée par Bernard Lavilliers, parmi d’autres chansons de son répertoire. Ainsi « La rose et le réséda », tiré de La Diane française et mis en musique par le chanteur, ou « C’est un sale métier que de devoir vendre la peau de l’ours », tiré de « Poésies pour tout oublier », du Roman inachevé. Mais la plupart des poèmes ont été mis en chanson par Léo Ferré, comme « L’Affiche rouge », adapté de Strophes pour se souvenir ou « Est-ce ainsi que les hommes vivent », à partir de « Bierstübe Magie allemande », du même recueil.

Le public, très nombreux, a chaleureusement salué cette mise en valeur de l’œuvre d’Aragon, qui avait été introduite par quelques discours. Outre celui de Bernard Vasseur, directeur de la Maison d’Elsa Triolet et Aragon, une courte et chaleureuse intervention d’Edmonde Charles-Roux et un discours à la fois ému et ferme, soulignant l’importance des lieux de mémoire, comme cette maison d’écrivains, de la culture comme patrimoine et comme facteur d’éducation, de la Ministre de la Culture, Aurélie Filippetti.

On peut trouver ces textes dans les Œuvres Romanesques Complètes (OR) et les Œuvres Poétiques Complètes (OPC) d’Aragon dans l’édition de la Bibliothèque de la Pléiade, chez Gallimard. Soit, dans l’ordre : Les Beaux Quartiers, OR tome II, p. 435-437 ; Aurélien, chapitre XXI, OR tome III, p. 136-143 ; Le Paysan de Paris, OPC tome I, p. 170-172 ; « Les bons voisins », OR tome II, p. 1141-1154 ; « Epilogue », Les Poètes, OPC tome II, p. 485-488 ; « Chant pour Slava », Les Adieux et autres poèmes, OPC tome II, p. 1191-1193. « La rose et le réséda », La Diane française, OPC I, p.998 ; « Poésies pour tout oublier », Le Roman inachevé, OPC tome II, p. 244-246 ; Les Adieux, OPC tome II, p. 156-158.

Une émission de tvfil78 a été consacrée, le 3 octobre, à cette journée. Aurélie Filippetti a visité la maison d’Elsa Triolet et de Louis Aragon, située à Saint-Arnoult-en-Yvelines. Sur le plateau : Caroline Bruant, la directrice adjointe de l’établissement, revient sur la vie de l’un des plus grands poètes de la langue française.