Compte-rendu du séminaire ERITA du 15 mars 2008
Séminaire du 15 mars 2008
Présents: Reynald Lahanque, Alain Trouvé, Luc Vigier, Patricia Richard Principalli, Corinne Grenouillet, Marie-France Boireau (nouvelle adhérente), Jo Meckler, Lionel Follet (le matin, jusqu’à 11h), Marianne Delranc-Gaudric, Edouard Béguin auxquels se sont ajoutés, de 11h à 12h30, Maurizio Serra (conférencier invité), Carole Cavallera (traductrice) et Nadine Straub (attachée de Presse de la Table ronde).
Excusés: Maryse Vassevière, Suzanne Ravis, Michel Apel-Muller, Cécile Narjoux, Valère Staraselski, Bernard Leuilliot (démissionnaire), Léon Robel.
Quelques lignes (bien insuffisantes) pour faire état de ce riche séminaire du 15 mars qui se consacre tout d’abord à la lecture du rapport moral 2007 par Reynald Lahanque. Le rapport, soumis au vote, est adopté à l’unanimité. Vient ensuite la présentation du rapport financier par Patricia Richard Principalli qui fait état de finances très saines et excédentaires. Le rapport financier, soumis au vote, est adopté à l’unanimité. RL souligne que les membres actuels du bureau ne peuvent plus, selon les statuts, se représenter l’année prochaine. Il faudra donc réélire une bonne partie du bureau actuel lors de notre premier séminaire de 2009. On discute ensuite de l’utilisation possible de cette réserve financière. Alain Trouvé propose qu’on l’utilise à des fins de publications papier et Corinne Grenouillet rappelle que c’est parfois le cas pour Les Recherches croisées. Marie-France Boireau, dont nous saluons l’arrivée au sein de notre équipe, professeur en classes préparatoires, et sur le point de s’engager dans une thèse sur Aragon, suggère que les membres de l’équipe donnent des conférences dans de grandes librairies, afin d’augmenter la visibilité de nos publications. CG et Marianne Delranc-Gaudric font remarquer que cela a déjà été fait, sans que cela ait eu des conséquences sur les ventes. Les discussions ont ensuite concentré sur des questions d’actualité et en particulier sur les enjeux nouveaux déclenchés par la création d’un « Groupe Aragon » à l’ITEM confié à Daniel Bougnoux par Pierre-Marc de Biasi. Reynald Lahanque lit à ce sujet une lettre très précise de DB invitant les chercheurs d’ERITA à participer à des séminaires dont les dates seront très prochainement fixées, le groupe Aragon de l’ITEM concentrant ses efforts en 2008-2009 sur Les Lettres françaises d’une part et sur Les Incipits d’autre part.
C’est avec plaisir et intérêt que nous avons ensuite reçu Maurizio SERRA pour son livre Les Frères séparés (Table ronde, 2008), essai qui croise les destins et les choix personnels, historiques, politiques d’Aragon, de Drieu La Rochelle et de Malraux. Maurizio SERRA, ambassadeur italien à Berlin puis à Moscou, aujourd’hui en poste à Rome, s’appuie sur ces trois figures et sur leur évolution des années vingt jusqu’aux années de l’Occupation pour faire une sorte de portait synthétique et fortement contrasté des trajectoires politiques d’une époque donnée, où les déterminations psychologiques et les choix instinctifs sont associés aux choix politiques dans une sorte de psychographie historique qui peut parfois dérouter mais où on lit au final une volonté de restituer l’histoire des idées de cette époque dans toutes ses tensions et contradictions, parfois suicidaires. M. SERRA a bien voulu se prêter au jeu de l’entretien, animé par Luc Vigier. Les échanges ont porté sur l’Aragon cosmopolite, l’Aragon politique, sur la notion de mémoire collective, sur la permanence de Drieu dans la mémoire d’Aragon (comme en atteste ce dessin tardif que Jean Ristat a bien voulu donner à M. Serra pour illustrer la couverture de l’ouvrage), sur Drieu, Aragon et Malraux comme « personnages-concepts » d’une période, sur la place des femmes dans la détermination des choix politiques de ces trois hommes, sur une certaine forme de mystique politique chez Drieu, Aragon et Malraux, sur la pertinence du titre (peut-on évoquer l’idée de fraternité pour le fasciste, le communiste et l’aventurier?), sur l’idée de décadence des civilisations, fréquemment évoqué dans l’essai, sur l’absence de Breton dans l’examen de la période, le rôle joué par E. Berl, sur la pertinence du recours à la psychanalyse…Difficile de rendre compte ici de l’ensemble des sujets abordés sur lesquels M. Serra s’est exprimé avec beaucoup de générosité, tout en rappelant qu’il était aussi venu « pour écouter ». De fait, le débat qui a suivi a permis de préciser certains aperçus et d’évoquer le rôle de témoin joué par l’un des derniers chirurgiens d’Aragon, qu’il faudrait songer à interroger et dont M.Serra doit nous transmettre les coordonnées.
Les discussions se sont du reste poursuivies lors de la pause du déjeuner et l’on peut espérer qu’elles se prolongent dans les années à venir.
L’après-midi a permis à notre équipe d’écouter Marianne DELRANC-GAUDRIC sur « Elsa Triolet et la Résistance », exposé chronologique d’une grande précision et d’une grande utilité, la mémoire collective ayant quelque peu oublié le rôle important qu’elle a tenu dans l’organisation de la résistance intellectuelle et les persécutions subies en tant que femme, juive, intellectuelle, communiste et épouse d’Aragon.
La fin de la séance de l’après-midi a été consacrée à des discussions sur les articles proposés pour les Recherches croisées n°12.
Luc Vigier