Rapport moral 2006 par Reynald Lahanque
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE D’ÉRITA
14 JANVIER 2006
RAPPORT MORAL D’ACTIVITÉ PRÉSENTÉ PAR LE PRÉSIDENT
Le moment fort de l’année 2004 avait été le colloque « Aragon politique » ; à défaut d’avoir eu la témérité de réorganiser en 2005 une manifestation d’une telle ampleur, les membres de notre équipe de recherche ont continué de travailler. Avant de dresser un bilan de nos activités, et après avoir rappelé que l’équipe a vu en 2005 le nombre de ses adhérents demeurer stable (après la hausse de l’année précédente), je dirai d’abord un mot du séminaire de l’année écoulée ; séminaire qui avait été réduit à trois journées d’étude (AG comprise), au lieu de quatre habituellement, mais qui fut complété par une journée de formation à la pratique éditoriale pour une partie d’entre nous.
Il a donné lieu à une passionnante communication de Michel Apel-Muller, Orléans Beaugency Vendôme (à partir de quelques vers du Musée Grévin et d’une préface de Brasillach à L’Énéide), ainsi qu’à des exposés émanant de leurs travaux respectifs de deux de nos nouveaux adhérents : Erwan Caulet sur « la culture littéraire communiste » (d’après ses recherches en cours dans le cadre d’un doctorat de sociologie historique) et Amar Al-Munajed sur « L’avenir et le mal dans Le Fou d’Elsa » (d’après sa thèse soutenue en Sorbonne).
Les séances du séminaire ont également permis, comme à l’accoutumée, d’actualiser régulièrement nos informations sur la recherche et les publications liées à nos deux auteurs, et d’engager une réflexion sur nombre de problèmes que soulèvent la poursuite et l’évolution de nos activités : le rattachement éventuel d’ÉRITA à une université, le développement de notre site Web, le projet de numérisation des Lettres françaises, la publication des Actes de notre dernier colloque, l’édition des Recherches croisées. Autant de points sur lesquels cette réflexion va tout naturellement devoir se poursuivre.
Au titre des participations de membres d’ÉRITA à des colloques, il faut mettre en relief, celles, nombreuses, qui ont concerné les colloques du mois de mars. À celui de Valenciennes Aragon et le Nord, co-organisé par Marie-Christine Mourier (membre de notre équipe) ont communiqué : Luc Vigier, Patricia Principalli, Cécile Narjoux, Marjolaine Vallin, Roselyne Waller, Bernard Leuilliot, Jean Arrouye, Suzanne Ravis, et moi-même. Nous avons également œuvré dans le cadre du colloque Aragon et la Méditerranée. Espaces, mémoires, poétique, organisé à Toulon par Michèle Monte, qui a bénéficié au cours de sa préparation d’une forte implication de Suzanne Ravis. Cette dernière y a aussi proposé une communication, de même que Maryse Vassevière et Édouard Béguin.
Par ailleurs, Corinne Grenouillet a co-organisé en mai dernier le colloque de Strasbourg Les voix du peuple, et elle y a présenté un travail sur Aragon mené en collaboration avec Patricia Principalli. Pour sa part, Maryse Vassevière a communiqué lors du colloque de Limoges Lectures du panorama (en octobre), de même qu’au colloque Génétique et Autofiction organisé par l’ITEM-CNRS en juin. Valère Staraselski a prononcé deux conférences suivis de débats (à la Bibliothèque Aragon de Choisy-le-Roi et à la Maison des Surréalistes de Cordes-sur-Ciel).
Sur le plan des publications, rappelons que Marjolaine Vallin a fait paraître à L’Harmattan un ouvrage tiré de sa thèse, Louis Aragon, la théâtralité de l’œuvre dernière ; Marianne Delranc signale que les actes du colloque Elsa Triolet, un écrivain dans le siècle ont continué de se vendre, à leur rythme, et de même Valère Staraselski pour la réédition chez l’Harmattan de son Aragon, la liaison délibérée.
Au titre des articles publiés en 2005, relevons (liste non exhaustive) :
– Alain Trouvé : « Desnos/Aragon sous le signe de l’infini : écrire/lire l’érotisme à l’âge surréaliste », Revue d’études culturelles, mai 2005, Université de Bourgogne ; « Huysmans : ou la réécriture du naturalisme », Europe, août-septembre 2005 ;
– Maryse Vassevière : « Aragon et la métaphore du théâtre », contribution aux Mélanges offerts à Henri Béhar ;
– Valère Staraselski : un article donné à Faites entrer l’infini ;
– Édouard Béguin : « Où est la mémoire du feu ? », dans les Annales de la SALAET n° 6.
À ces articles publiés sur papier, il convient d’ajouter les neuf articles qui ont été mis en ligne sur notre site au cours de l’année.
Autres manifestations de nos activités de recherche : tandis que Cécile Kovacshazy termine sa thèse sur le double dans le roman européen (où il est question de La Mise à mort), Alain Trouvé a soutenu brillamment son HDR le 28 octobre à Reims en présentant un dossier qui fait une large place à nos deux auteurs. Suzanne Ravis était l’un des membres de son jury.
Sur le plan de l’enseignement universitaire, soulignons que plusieurs œuvres d’Aragon sont actuellement étudiées, de la 1re année de licence à la 2e année de master ; pour ce qui concerne les cours proposés par des membres de notre équipe : Le Roman inachevé (Poitiers et Dijon), Les Yeux d’Elsa (Dijon), Blanche ou l’oubli (Paris III), Aurélien et Les Voyageurs de l’impériale (Nancy 2).
Quelques précisions maintenant sur les affaires internes de l’association et sur ses projets. Pour des raisons personnelles, notre secrétaire Hervé Bismuth a souhaité suspendre ses tâches, tâches assumées par intérim par le vice-président. Il a préféré ne pas s’exprimer sur ce retrait ; je me permets simplement d’indiquer que cette décision n’est pas étrangère à des questions qui touchent à la nature même de notre équipe de recherche, et qu’elles appellent un effort de clarification : la question du fonctionnement du site, de son degré d’autonomie par rapport aux activités du séminaire, et celle de notre responsabilité, en tant qu’équipe, dans des projets où certains d’entre nous sont impliqués (ainsi du projet de numérisation des Lettres françaises). Que faut-il penser, par exemple, s’agissant du site, de la notion de « droit de réponse » invoqué par un membre de l’association pour exprimer un désaccord sur un compte rendu d’ouvrage ? A défaut que cette notion ait réellement un sens dans ce cas de figure, faut-il songer à nous donner ou non un protocole de validation des contributions personnelles mises en ligne ?
Le rapport, ce jour même, de Luc Vigier invitera à la réflexion sur ce point, en même temps que sur tout ce qui touche aux bons usages que nous pourrions faire du site ; un site qui a fait peau neuve cette année, ce qui est le fruit d’un travail considérable de Luc et Hervé, et qui continue d’être visité très régulièrement.
Autre question à faire avancer cette année, même modestement puisque nous avons compris que la démarche serait nécessairement lente : celle de notre éventuel rattachement à une université. Un scénario est timidement engagé avec Paris III, qui passe par la conception d’une première journée d’études en partenariat avec une des composantes de l’UMR Écritures de la modernité ; Maryse Vassevière, à qui nous devons d’être accueillis à nouveau dans les locaux de cette université, a entrepris des démarches qui méritent attention.
Enfin, nous ne pouvons rester indifférents au sort du Moulin de Saint-Arnoult, dont nous savons qu’il a, entre autres vocations, celle d’accueillir des chercheurs. Ses ressources semblent pourtant sur ce plan sous-utilisées, et il serait bon que nous sachions mieux ce que nous-mêmes en attendons. La recherche sur Aragon et Elsa Triolet continue, et on peut faire raisonnablement l’hypothèse qu’elle a plus que jamais besoin de fédérer ses moyens et de se déployer dans les lieux contrastés de son exercice, espace virtuel, locaux universitaires, ou demeure patrimoniale.
Le président de l’Equipe de recherche sur Aragon et Elsa Triolet
Reynald Lahanque